(VOVWORLD) - La pandémie de Covid-19, qui
fait des ravages depuis deux ans à travers toute la planète, se traduit
par un recul en matière de lutte contre la pauvreté. Déjà
trop lourd avant la pandémie, le boulet de la dette des pays en développement compromet
l’avenir de millions de personnes dans le monde. Certains pays doivent en effet
consacrer davantage d’argent au remboursement de leur dette qu’à leur système
de santé.
Le président
de la Banque mondiale David Malpass. Photo: ndtv
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La pandémie de Covid-19 a
creusé encore plus profondément les écarts entre riches et pauvres et inversé
des décennies de progrès pour les pays sous-développés, a averti le président
de la Banque mondiale David Malpass. En 2020, l’endettement de plus de 70 pays
à faibles revenus a cru de 12% pour atteindre les 860 milliards de dollars. La
dette publique de beaucoup d’entre eux atteint désormais 60%, voire 100% de
leur revenu national brut (RNB).
Face à ce constat, la
Banque mondiale a exhorté les pays riches à alléger le poids de la dette et à
approvisionner en vaccins les pays plus pauvres. Si les riches partagent leurs
ressources, des milliards de personnes pourront être sauvées d’une catastrophe
financière, a insisté le dirigeant de la Banque mondiale.
En 2021, le revenu par
habitant des pays industriels a augmenté de 5% contre 0,5% dans des pays
pauvres, ce qui illustre des inégalités flagrantes, a déploré David Malpass. Il
est urgent de trouver une approche globale permettant de réduire le poids de dette,
de la restructurer rapidement et d’améliorer la solvabilité, dont dépend la
capacité de redressement économique et la possibilité d’éradiquer la pauvreté
d’un pays, a-t-il ajouté.
Dès le début de la
pandémie, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont demandé au
G20 de proroger les délais de remboursement jusqu’à la fin de 2021 afin
d’alléger la charge des pays les moins développés. Les pays
concernés devront toujours rembourser, mais plus tard, a répondu le G20. Cette
réponse a cependant quelque chose d’insidieux car les intérêts, eux, continuent
d’augmenter.
Par ailleurs, en 2020, la faim dans le monde s’est aggravée:
une situation qui est probablement liée à la crise sanitaire, selon l’ONU. Près
de 10% de la population mondiale souffrait malnutrition en 2020 contre 8,4% en
2019, l’Afrique restant le continent le plus touché avec 21% de sa population
sous-alimentée.
Selon différentes
institutions onusiennes, environ trois milliards de personnes n’auraient pas
accès à un régime alimentaire sain en raison de leur incapacité financière.
Dans plusieurs régions, la crise sanitaire a entraîné des récessions et de
l’insécurité alimentaire. La pandémie a également ralenti le projet Zéro Faim
en 2030 de l’ONU.