(VOVWORLD) - Le 15e sommet du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’est clôturé ce jeudi à Johannesburg après trois jours de discussions. Le groupe a décidé d’accueillir dès le 1er janvier six nouveaux membres. L’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis vont ainsi rejoindre le groupe des pays émergents qui veulent gagner en influence dans le monde.
Photo d'illustration: brics-russia |
Le BRICS n’en est pas à son premier élargissement puisqu’en 2010, il était passé de quatre à cinq membres en accueillant l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, le groupe représente 40% de la population et 25% du PIB mondial...
Vers un BRICS de onze membres…
C’est ce jeudi 24 août que les dirigeants du BRICS ont officialisé leur décision d’intégrer de nouveaux membres. Ce BRICS à onze est appelé à faire contrepoids à l’Occident.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet élargissement était attendu. Avant même que ne s’ouvre ce sommet de Johannesburg, les cinq actuels membres du BRICS s’étaient prononcés en sa faveur…
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa (au pupitre). Photo: BRICS |
Hôte de ce 15e sommet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que le BRICS était prêt à s’élargir pour accroître son influence mondiale. Son homologue chinois, Xi Jinping, a quant à lui salué le rôle crucial du bloc dans un monde en pleine période de transition. Il convient, selon lui, de mettre en avant un esprit d’ouverture, d’inclusion et de coopération mutuellement bénéfique et de réunir de nouveaux membres au sein du groupe pour instaurer une gouvernance mondiale plus équitable et plus juste.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a de son côté souhaité la bienvenue aux nouveaux membres, rappelant qu’un consensus sur les modalités d’adhésion devrait être trouvé.
Les nouveaux membres ont également exprimé leur satisfaction d’intégrer le BRICS. Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi s’est ainsi dit prêt à coopérer étroitement avec le bloc pour renforcer la voix des États de l’hémisphère sud. Le président émirien Mohammed ben Zayed a pour sa part mis en avant son souhait de poursuivre sa coopération avec le BRICS pour la prospérité et les intérêts communs.
… susceptible de faire contrepoids à l’Occident
Le BRICS représente donc 40% de la population du globe et près de 25% du PIB mondial. Les relations multisectorielles en son sein contribuent à maintenir une croissance durable pour les États membres et à stimuler le redressement économique mondial.
Lors de ce 15e sommet, le président chinois a suggéré la création d’une plateforme de coopération au sein du bloc pour partager des données en matière d’agriculture, d’environnement et de catastrophes naturelles. Mais la Chine veut également mettre en place un mécanisme de coopération industrielle, qui pourrait servir de plateforme de communication pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.
Dans un discours en ligne, le président russe, Vladimir Poutine, a promis de s’impliquer plus activement dans la coopération économique du BRICS jusqu’en 2025. Il a fait part de son désir de voir se renforcer l’influence des États membres au sein du système financier et monétaire international.
Dans un contexte de concurrence stratégique entre grandes puissances et de dépolarisation mondiale accrue, l’émergence du BRICS témoigne d’un rééquilibrage entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud.
On se sait pas encore, à ce stade, si le BRICS s’appellera toujours BRICS, puisqu’il s’agit en fait de l’acronyme des cinq pays membres… Ce que l’on peut prévoir, en revanche, c’est l’émergence d’une nouvelle sphère d’influence, capable de bouleverser l’ordre géopolitique actuel.