(VOVWORLD) - Comme tous les cinq ans depuis la première élection législative au suffrage universel en 1979, les 400 millions d’électeurs européens sont invités à désigner, du 23 au 26 mai, leurs représentants au Parlement à Strasbourg. Ce scrutin déterminera comment l’Europe agira les prochaines années sur les questions d’immigration, de climat, de sécurité etc.
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Le Parlement européen est composé de 751 députés élus dans les 28 pays membres de l’Union européenne. Lorsque le Royaume-Uni aura quitté l’Union, la législature 2019-2024 ne comptera plus que 705 sièges mais pour l’heure, le pays s’est engagé à organiser ses élections pour désigner 73 députés.
Les multiples enjeux
Le Brexit, le bémol dans les relations avec Washington, la crise migratoire, le terrorisme… Les élections de 2019 se déroulent dans une Europe sous tension. Elles interviennent dans un contexte de montée du populisme, du nationalisme et des partis eurosceptiques qui prétendent remettre en cause le fonctionnement traditionnel et la solidarité de Bruxelles.
En Europe, le populisme est le fait de partis d’extrême-droite qui sont irrités par l’intégration mondiale et qui dénoncent l’inefficacité de l’Union européenne à gérer les crises. La montée de ce mouvement inquièterait près de 50% des votants. Selon eux, si les populistes parviennent à former une alliance au sein du parlement, ce sera une très mauvaise nouvelle pour l’Europe.
Mobilisation des dirigeants européens pour l’avenir de l’UE
À quelques jours du début des élections, plusieurs dirigeants ont pris position contre la montée des populistes, dans l’espoir de galvaniser la participation à une élection traditionnellement peu mobilisatrice.
Lors du sommet de Sibiu en Roumanie, 21 présidents de pays membres de l’Union européenne ont lancé un appel commun à voter pour l’avenir d’une Europe pacifique et intégrée. Après les ravages des deux guerres mondiales, l’idée s’est imposée qu’une Europe unie pouvait garantir la paix et faire face aux défis mondiaux.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a aussi averti que l’extrême droite était le plus grand danger pour l’existence de l’Union. La chancelière allemande Angela Merkel a appelé les responsables politiques européens à tenir tête catégoriquement aux courants qui veulent détruire l’Europe. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a rappelé l’importance pour son pays d’une Union européenne forte et unie. Il a appelé les Allemands à se rendre aux urnes pour renforcer les forces démocratiques.
Aux Pays-Bas, deux fédérations d’employeurs VNO-NCW et MKB Nederland ont également lancé une campagne pour convaincre les électeurs de voter.
En France, le président Emmanuel Macron a appelé à bâtir une grande coalition des progressistes face à ceux qui veulent détruire l’Europe par le nationalisme. Selon lui, ces élections européennes sont les plus importantes depuis 1979 parce que l’Union est face à un risque existentiel.
Le référendum sur le Brexit a montré que l’Union européenne n’est pas un projet inébranlable. Beaucoup considèrent la démocratie comme acquise, pourtant celle-ci ne cesse de se fragiliser. Il ne suffit pas d’espérer un avenir meilleur, cette fois, c’est à chacun des Européens de prendre ses responsabilités.