(VOVWORLD) - Dans son communiqué final, l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) dont le sommet annuel s’est tenu lundi à Bruxelles, se dit préoccupée par les nouveaux défis dont ceux imposés par la Chine. Le langage énergique dont les dirigeants ont fait preuve pour décrire les actions de Pékin marque un changement d’orientation historique de l’Alliance atlantique face à la deuxième puissance mondiale.
 Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg (photo: Getty)
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«Un défi systémique» selon l’OTAN
Les ambitions déclarées de la Chine et son comportement représentent des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l'importance pour la sécurité de l'Alliance, ont affirmé les alliés qui se sont engagés à faire front commun pour affronter l’émergence de Pékin.
Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a fait observer une présence militaire croissante chinoise dans différentes régions du monde, de la mer baltique jusqu’en Afrique. «La Chine se rapproche de nous. Nous les voyons dans le cyberespace, en Afrique, nous voyons aussi la Chine investir massivement dans nos propres infrastructures critiques», a-t-il ajouté en faisant référence à la multiplication des investissements chinois dans certains ports ou réseaux télécoms européens.
Le présent communiqué de l’OTAN fait écho à la déclaration du G7, dont la majorité des membres font partie de l’Alliance, laquelle dénonçait le rôle de la Chine dans le dossier du Xinjiang, l’autonomie de Hongkong ou encore le maintien de la paix dans le détroit de Taïwan.
Lors de la conférence des chefs de la diplomatie de l’OTAN, le 23 mars, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait déjà appelé l’Alliance à résoudre certains enjeux imposés par la Chine à l’ordre international.
Au cours d’une audience devant le Congrès en avril dernier, le général Stephen Townsend, dirigeant du commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) a révélé que la Chine installait des bases navales dans la partie Ouest de l’Afrique, une région stratégique où les puissances mondiales cherchaient à renforcer leur influence.
Si le secrétaire général Jens Stoltenberg a tenu à préciser que la Chine n’était ni un adversaire ni un ennemi, il a cependant insisté sur la nécessité de faire face aux défis posés par la Chine pour la sécurité des membres de l’Alliance atlantique.
La Chine se défend
Au lendemain du sommet de l’OTAN, Pékin a accusé l’OTAN d’exagérer la menace chinoise. Le porte-parole de la délégation chinoise auprès de l’Union européenne a déclaré que l’expression de «défi systémique» insultait l’évolution pacifique de la Chine. Il a accusé l’OTAN de faire preuve d’une «mentalité de guerre froide» et de chercher à créer artificiellement des confrontations. Selon Pékin, en revanche, les États-Unis essaient d’impliquer l’OTAN dans une campagne anti-chinoise.
«La Chine ne représente un «défi systémique» pour personne, mais nous ne resterons pas sans rien faire si des «défis systémiques» se rapprochent de nous», peut-on lire dans un communiqué de Pékin. «Nous ne renoncerons jamais à notre droit de maintenir la paix, et nous défendrons fermement notre souveraineté, notre sécurité et nos intérêts de développement», précise le texte.
La Chine a appelé l’OTAN à cesser d’exagérer sous quelque forme que ce soit la menace chinoise et à consacrer une plus grande partie de son énergie à la promotion du dialogue et de la coopération afin de préserver la sécurité et la stabilité internationales et régionales.