(VOVWORLD) - Les dirigeants financiers du groupe des Vingt (G20) se réunissent ces vendredi et samedi en Indonésie pour tenter d’atténuer les répercussions du conflit en Ukraine sur l’économie mondiale, alors que l’inflation s’accélère et les perspectives de croissance s’assombrissent.
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La réunion de deux jours entre les argentiers du G20 a lieu sur l’île de Bali, au cinquième mois du conflit russo-ukrainien. Les discussions devaient initialement porter sur la meilleure façon d’encourager le retour de la croissance après la pandémie de coronavirus, mais ce sont à présent la crise en Ukraine, les pénuries alimentaires et énergétiques, qui sont en tête des priorités. Cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale à 3,6% pour 2022. Il n’a pas non plus écarté la possibilité d’une récession pour l’année prochaine.
La nécessité de trouver une voix commune…
La flambée des prix du carburant, l’inflation, la valorisation excessive du dollar américain, le risque de défaut de paiement des économies émergentes et l’insécurité alimentaire comptent parmi les sujets de discussion majeurs. Les ministres du G20 doivent également débattre des énergies vertes, de l’établissement de banques numériques ou encore de normes fiscales communes.
S’il y a une décennie, les banques centrales ont été applaudies pour leurs actions visant à sauver l’économie mondiale de la crise financière, aujourd’hui, elles font l’objet de virulentes critiques pour leur inefficacité dans la lutte contre l’inflation. Ces deux derniers mois, plus de 80 banques centrales ont considérablement augmenté leur taux d’emprunt. Comme les instabilités macroéconomiques provoquent le retrait des capitaux et incitent les investisseurs à se tourner vers le dollar, les autorités financières de différents pays sont obligées de mettre en place des mesures pour protéger leur monnaie nationale.
Un autre défi majeur, qui nécessite des efforts concertés du G20, est l’insécurité alimentaire. Certains pays comme l’Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou encore l’Iran, qui importent plus 60% du blé de Russie et d’Ukraine, ont beaucoup de mal à trouver un substitut. En avril, lors de la conférence du printemps du FMI et de la Banque mondiale, organisée à Washington, le département du Trésor américain a convoqué des responsables financiers et des experts de la sécurité alimentaire pour tenter de résoudre la crise alimentaire. Des principes communs et un plan d’action ont été fixés, mais depuis, les progrès ont été minimes.
Les argentiers du G20 doivent également trouver un consensus sur la proposition de Washington de plafonner le prix du pétrole russe et sur la protection des monnaies qui sont en train de se déprécier face au dollar américain.
… pour relever les défis économiques mondiaux
Des premiers signes encourageants sont apparus.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Photo: AVI |
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a annoncé une subvention de 70 millions de dollars au Fonds de crédit pour la croissance et pour la réduction de la pauvreté, afin de favoriser l’accès au crédit à taux zéro aux pays les plus pauvres. Elle a également appelé la Chine à restructurer les dettes que lui doivent les pays à bas revenus.
Le G20 a en outre obtenu des progrès en ce qui concerne l’encadrement de la cryptomonnaie par les banques centrales. Le groupe s’applique actuellement à trouver une solution susceptible d’aider les pays pauvres à acheter de la nourriture et des engrais. Le gouverneur de la Banque centrale d’Indonésie, Perry Warjiyo, a prévu la publication d’un communiqué commun ou d’une déclaration présidentielle à l’issue de cette réunion.
Cependant, le spectre du conflit russo-ukrainien continue de planer sur la conférence. Les Occidentaux et la Russie ne s’entendent toujours pas sur les termes utilisés dans le communiqué commun qui devrait être publié, sur l’état de l’économie mondiale ainsi que sur les répercussions de la crise ukrainienne.
In fine, le grand enjeu actuel serait que les gouvernements acceptent de laisser de côté leurs différends politiques pour agir ensemble, avec force. C’est la seule façon de gérer les chocs actuels, qui sont sans précédent pour le système énergétique et alimentaire mondial.