Trêve précaire à Gaza: Vers une reprise des négociations israélo-palestiniennes

(VOVWORLD) - Une trêve précaire est entrée en vigueur, dans la nuit du dimanche 7 août, entre le groupe armé palestinien, Jihad islamique, et Israël. Et ce, après trois jours d’hostilités qui ont coûté la vie à 44 Palestiniens, dont des enfants, dans des frappes israéliennes sur la Bande de Gaza. L’opinion internationale salue cette démarche, mais prévient que le maintien du cessez-le-feu constitue un défi majeur, nécessitant une réelle bonne volonté de toutes les parties concernées.

Trêve précaire à Gaza: Vers une reprise des négociations israélo-palestiniennes  - ảnh 1Une roquette lancée vers Israël le 5 août 2022. Photo: Reuters

Ces affrontements de trois jours, qui ont été les plus sanglants entre Israël et le Jihad islamique depuis un an, ont suscité une profonde inquiétude de la communauté internationale, en raison de la situation instable au Moyen-Orient ainsi que de la nature compliquée du conflit israélo-palestinien.

Des hostilités et l’inquiétude de la communauté internationale

Les combats ont éclaté le 5 août après que l’armée israélienne a soudainement lancé plusieurs frappes aériennes sur une série de cibles dans la Bande de Gaza, tuant au moins 15 Palestiniens, dont un commandant de haut rang du Jihad. Le même jour, le Premier ministre israélien, Yair Lapid, a déclaré que cette opération était une frappe préventive pour empêcher une tentative d’attaque venant d’un groupe armé soutenu par l’Iran dans la Bande de Gaza. Les 6 et 7 août, Israël a continué de bombarder diverses positions à Gaza.

En trois jours, le conflit aura fait au moins 44 morts et 360 blessés, dont la moitié sont des civils. Des centaines de maisons et de constructions civiles ont été complètement détruites ou partiellement endommagées.

En représailles aux frappes israéliennes, le Jihad islamique a lancé environ 580 missiles, dont la quasi-totalité a été interceptée par le système de défense «Dôme de fer» et n’a donc fait aucune victime.

Selon les organisations humanitaires internationales, ces affrontements sont les plus sanglants dans la Bande de Gaza depuis le milieu de l’année 2021. Les chances d’une reprise de négociations israélo-palestiniennes, suspendues depuis plusieurs années déjà, s’amenuisent. Le 6 août, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré que l'Union européenne suivait, avec une vive inquiétude, les violences dans la Bande de Gaza, et appelait toutes les parties à un maximum de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade.

Trêve précaire à Gaza: Vers une reprise des négociations israélo-palestiniennes  - ảnh 2Des soldats israéliens présents à la frontière de la Bande de Gaza, le 7 août 2022. Photo: TTXVN

Vers une reprise des négociations de paix...

Grâce à la médiation égyptienne et internationale, un accord de cessez-le-feu provisoire a été conclu. Selon des experts internationaux, c’est une étape importante dans les efforts visant à stabiliser la situation au Moyen-Orient, l’un des foyers de conflit les plus persistants au monde. Le 7 août, le secrétaire général de l'ONU António Guterres a appelé les principaux acteurs de ce conflit, à respecter ce cessez-le-feu, réaffirmant «l'engagement des Nations Unies en faveur de la réalisation de la solution à deux États, fondée sur les résolutions pertinentes des Nations Unies, le droit international et les accords antérieurs, ainsi que l'importance de rétablir un horizon politique». Le même jour, le président américain Joe Biden a salué la décision de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza, appelant toutes les parties à l’appliquer pleinement et à assurer l'acheminement du carburant et des aides humanitaires vers ce territoire.

Cependant, le maintien de la trêve est un défi majeur puisque tant l’armée israélienne que le Jihad islamique se sont engagés à répondre fermement à toute violation. De plus, dans le passé, des dizaines de cessez-le-feu similaires entre Israël et des groupes armés palestiniens à Gaza ont été violés et rompus quelques jours seulement après leur entrée en vigueur, pour diverses raisons. Le 8 août, l’émissaire de l'ONU pour le Moyen-Orient, Tor Wennesland, a mis en garde contre une reprise des hostilités qui aurait des conséquences dévastatrices. Le cessez-le-feu est fragile, a-t-il prévenu.

En d’autres termes, l’efficacité de cette trêve dépend de la bonne volonté des Israéliens et des Palestiniens, mais aussi de celle de la communauté internationale, notamment l’ONU et les pays influents tels que les États-Unis, l’Égypte et l’Iran. De toute évidence, sa viabilité est une condition nécessaire à l’organisation de négociations substantielles entre la Palestine et Israël dans les temps à venir.  

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