(VOVWORLD) - Malgré l’aggravation de la pandémie, l’économie mondiale est sur la voie de la reprise. Mais tant que la Covid-19 ne sera pas sous contrôle dans la plupart des régions du monde, cette reprise restera fragile.
La directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva (photo: THX/TTXVN) |
D’après un certain nombre de rapports publiés fin novembre, le commerce semble se remettre plus rapidement de la crise que d’autres secteurs…
Des signes de redressement…
Selon le Bureau néerlandais d'analyse de la politique économique, les flux transfrontaliers ont progressé de 12,5% au troisième trimestre de 2020, ce qui représente la plus forte progression de ces 20 dernières années.
Les échanges commerciaux ont amorcé leur reprise dès le milieu de l’année, avec la réouverture du transport maritime et aérien. Cette dynamique n’a pour l’instant pas été démentie.
Des différentes enquêtes effectuées auprès de directeurs des achats de grandes usines à travers le monde, il ressort que les exportations ont augmenté en septembre. L'Institut allemand d’études économiques Leibniz et l'Institut des transports et de la logistique ont noté que le trafic mondial de conteneurs avait enregistré un record en octobre dernier. De son côté, l'Organisation mondiale du commerce a, dans un récent rapport, confirmé ce rebondissement des échanges commerciaux, qui devrait permettre à l’économie mondiale d’entamer une vraie reprise.
D’après les experts, c’est la Chine, considérée comme l’usine du monde, qui contribue le plus à cette reprise. Non contente d’avoir contrôlé l’épidémie, la deuxième économie mondiale a rapidement rétabli sa production et accru ses exportations. La Chine a enregistré une croissance de 0,7% entre janvier et septembre avant d’afficher une croissance de 4,9% au cours du troisième trimestre pour devenir l’une des rares économies du monde ayant une croissance positive.
…mais les risques demeurent
L’économie mondiale se remet donc progressivement des ravages de la crise sanitaire mais des signes de ralentissement sont perceptibles dans les pays où le taux de contamination repart à la hausse, a estimé le 19 novembre la directrice du Fonds monétaire international dans un rapport sur les grandes économies du G20. Kristalina Georgieva a prévenu que la situation économique à venir restait « difficile et sujette à des revers », avertissant que les perspectives de nombreux pays émergents s’étaient détériorées.
Cependant, la reprise est différente d’une région à l’autre. Alors que la Chine et certains pays asiatiques en voie de développement ont connu un redressement rapide, les États-Unis et l'Europe sont à la traîne.
Toujours d’après le Bureau néerlandais d'analyse de la politique économique, si en septembre, les exportations de la Chine et de certains pays asiatiques en développement ont dépassé leur niveau d'avant la pandémie, celles des États-Unis et de la zone euro se sont respectivement contractées de 9 et 2,6%.
L'Organisation mondiale du commerce a quant à elle prévu un ralentissement du commerce mondial à la fin de 2020 car la demande en marchandises a été satisfaite.
Autre indicateur inquiétant, la confiance des consommateurs américains a chuté plus fortement que prévu en novembre selon une enquête réalisée par Conference Board, ce qui vient étayer la prévision selon laquelle la croissance des États-Unis devrait reculer de 5% au 4e trimestre de l’année.
Ce ralentissement de la plus grande économie du monde est d’autant plus probable que le plan de relance de 3000 milliards de dollars annoncé a expiré alors que le nouveau plan ne pourra être mis en œuvre qu'après le 20 janvier 2021, date du début du nouveau mandat présidentiel.
Pour résumer, l’économie mondiale se redresse timidement mais les économistes craignent que ce redémarrage ne soit perturbé par les effets persistants de la pandémie.