(VOVWORLD) - Doyenne du département des Services à la demande du CHU de Hanoï et spécialiste d’ORL (oto-rhino-laryngologie), Pham Thi Bich Dào est l’auteure du projet ‘Les hôpitaux satellites des districts’. Ce dernier consiste à transférer les technologies médicales nécessaires aux établissements sanitaires au niveau des districts, leur permettant d’optimiser la qualité des soins et de désengorger les grands hôpitaux.
Pham Thi Bich Dào (droite). Photo: VOV |
«Je veux sauver des vies, mais j’ai vraiment hésité à devenir médecin, en raison des cours d’anatomie. Pendant mes premières années de médecine, après un cours passé à la morgue, j’en ai fait des cauchemars. J’ai même réfléchi à changer d’école», nous confie Bich Dao.
Pour Pham Thi Bich Dào, c’est le métier qui l’a choisie. La jeune étudiante timide et peureuse d’hier est aujourd’hui une spécialiste compétente et respectable pour ses collègues. Elle est à l’origine du projet ‘Les hôpitaux satellites des districts’, lequel a permis à un grand nombre de patients de bénéficier de services sanitaires de qualité sans avoir à se déplacer dans les grandes villes.
En 2015, de nombreux projets d’hôpitaux satellites avaient été mis en place mais leur succès était mitigé. Après avoir analysé les faiblesses de ces modèles, Bich Dào a créé son propre projet.
«Il était essentiel d’améliorer les compétences des médecins et des infirmiers des hôpitaux de chaque district. Et pour y parvenir, il fallait envoyer des experts travaillant dans les grands hôpitaux vers les hôpitaux de district pour transférer directement la technologie au personnel local», explique-t-elle.
Pour vérifier l’efficacité de son projet, Bich Dào et ses collègues se sont rendus dans de nombreux établissements sanitaires locaux, dont l’hôpital du district de Muong Khuong, dans la province de Lào Cai.
«Avant, très peu de patients se rendaient à l’hôpital de Muong Khuong pour se faire soigner. Nous n’accueillions alors qu’une centaine de patients par jour. Mais depuis qu’il est devenu satellite du CHU de Hanoï, ce chiffre est passé à 600 personnes par jour. La confiance des habitants pour la qualité des services s’est nettement améliorée», constate-t-elle.
Le diagnostic à distance via l'application TeleHealth. Photo: VOV |
Ce succès a donc permis de multiplier ce modèle dans d’autres localités. Pendant la période de distanciation sociale imposée par la crise covid, les hôpitaux satellites des districts ont prouvé leur avantage et leur efficacité. Les patients ayant contracté le virus ont pu bénéficier de soins efficaces à proximité de chez eux.
«Un vieux patient était atteint d’une pneumonie et a eu un épanchement pleural. Dans le passé, l’hôpital de Muong Khuong aurait été incapable de traiter ce genre de cas et il aurait fallu 6 heures de route pour transférer le malade à Hanoï. Mais grâce à la mise en place de la télé-consultation, les médecins de Muong Khuong ont pu intervenir. Le malade a été soigné et il a pu rentrer chez lui au bout d’une semaine. Une fois qu’il était complètement rétabli, il est même revenu à l’hôpital pour nous remercier», raconte Bich Dào.
Professeure associée et docteur au CHU de Hanoï, Bich Dào enseigne également à l’Université de médecine. Elle partage volontiers toutes ses connaissances acquises au cours de ces 25 dernières années aux futurs médecins.
«Je souhaite transmettre mon enthousiasme pour ce métier aux étudiants. Si je leur transmets mes connaissances et ma passion, ils pourront se rendre dans les régions les plus éloignées pour sauver un grand nombre de vies», partage-t-elle.
Pour Bich Dào, la satisfaction et le bonheur des patients constituent sa plus grande motivation pour exercer ce métier noble.