Élevage: le Vietnam à un moment-clé de son développement

(VOVWORLD) - L’adaptation des systèmes agricoles est un enjeu crucial pour le Vietnam, notamment en ce qui concerne l’élevage. Aussi la gestion des cheptels, domaine dans lequel la France possède une expertise reconnue, intéresse-t-elle de près les éleveurs vietnamiens.  C’est pour cette raison que la France et le Vietnam ont coorganisé ce 30 août à Hanoï, un séminaire intitulé «L’expertise française comme moteur de la compétitivité et de la durabilité du secteur de l’élevage». 
Élevage: le Vietnam à un moment-clé de son développement - ảnh 1Cécile Vigneau, chargée d'affaires de l’ambassade de France au Vietnam (photo: Anh Tuan/VOV5)

Selon les données fournies par l'Ambassade de France au Vietnam, la France est le premier partenaire européen du Vietnam pour tout qui concerne la génétique. Sa maîtrise sanitaire et technique des élevages de sélection a en effet permis à la génétique française de s’exporter à l’étranger. Cependant, un problème persiste. Si les éleveurs font l’achat de races françaises, les investissements inhérents à l’alimentation et aux soins ne sont pas toujours suivis au cours de la croissance des animaux... Un problème qui n’a pas échappé à Cécile Vigneau, chargée d'affaires de l’ambassade de France au Vietnam.

«L’ambassade de France a cherché à organiser ce séminaire conjointement avec la direction des relations internationales du ministère de l'Agriculture et du Développement rural autour de plusieurs objectifs: mieux identifier les besoins des élevages vietnamiens, faire connaître l’offre française en matière de conduite des cheptels, et faciliter les échanges de savoir-faire et d'expérience entre nos deux pays. On rappellera qu’un élevage durable et résilient joue un rôle clef pour la sécurité alimentaire. La France est à l'origine et soutient l’initiative FARM qui a pour objectif d’abaisser les barrières aux exportations, d’instaurer un mécanisme de solidarité avec les pays les plus vulnérables et de développer des modèles agricoles plus résilients», a-t-elle dit. 

Pour Vo Trong Trành, du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, les Vietnamiens consomment principalement de la viande de porc, qui représente environ 62% de la production nationale, contre 28% pour les volailles et 9% pour le bœuf.   

«Il convient de rappeler qu’au Vietnam, l’élevage a connu une forte croissance, en termes de cheptels, ces dernières années. Prenons un exemple: les cheptels de bovins laitiers ont été multipliés par sept entre 2000 et 2015. Malgré ce fort développement, la production de lait et de viande bovine reste encore insuffisante pour le marché domestique, et le Vietnam doit importer. Même constat pour le marché des volailles. Là, il existe pourtant des opportunités de développement. Le Vietnam est quand même un marché de près de 100 millions de consommateurs potentiels, qui en plus, est en pleine phase de reprise économique…», a-t-il fait observer. 

Élevage: le Vietnam à un moment-clé de son développement - ảnh 2 Vo Trong Trành, du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (photo: Anh Tuan/VOV5)

En France comme au Vietnam, l'élevage doit faire face à quelques défis majeurs, comme par exemple l'usage des antibiotiques. L'antibiotique a du reste été identifié comme une menace majeure pour la santé humaine. Selon Yoann Perrault, représentant de la société Lesaffre au Vietnam, on peut réduire la consommation d’antibiotiques en modifiant les conditions d'élevage.

«L'utilisation de l'antibiotique est parfois nécessaire en élevage, comme chez l'homme. Une problématique à la fois chez l'homme et chez les animaux, c'est le développement de résistances, qui est un mécanisme naturel propre aux bactéries. Donc si rien n'est fait, c'est une grande problématique de santé mondiale à laquelle nous allons faire face, à savoir une perte d'efficacité des antibiotiques. Ce qui se fait en Europe depuis une dizaine année, c'est qu’on limite le plus possible l’utilisation d'antibiotiques à titre préventif en prônant de meilleures conditions d’élevage, une meilleur biosécurité, plus d'hygiène et aussi l'utilisation de solutions alternatives qui permettent de réduire les maladies», a-t-il expliqué.  

Un autre défi auquel le Vietnam doit faire face est la durabilité des élevages et ses impacts sur l'environnement. Les élevages intensifs sont émetteurs nets de carbone. Selon les chiffres du département de l'élevage, ils représentent environ 30% des gaz à effet de serre. La société Olmix propose une solution qui consiste à utiliser des algues pour réduire les émissions de gaz de méthane.

Ce séminaire se voulait être un préambule à l'approfondissement de la coopération agricole entre la France et le Vietnam. D'ici à la fin de l'année, deux évènements important sont prévus: l'accueil en France du ministre de l'Agriculture et du Développement rural Lê Minh Hoan et le renouvellement des dispositions administratives  en matière de coopération agricole.

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