(VOVWORLD) - L’invité de notre page Francophonie de cette semaine est un Canadien généreux qui s’appelle Clément RICHARD. Depuis 16 ans maintenant, cet ancien professeur de français emmène des groupes de retraités qui participent à des projets d’aide humanitaire dans plusieurs pays en voie de développement d’Asie. Il nous parle tout d’abord de son voyage au Vietnam:
Photo: Duc Quy/VOV |
J’aime beaucoup les gens de l’Asie en général, et du Vietnam en particulier, parce que ce sont des gens simples, sympathiques, et qui ont le goût de rire malgré les difficultés dans lesquelles ils sont. Je suis venu au Vietnam pour la première fois il y a 15 ou 16 ans et ça a été le coup de foudre. Je suis revenu ici quelquefois et j’ai décidé de travailler, depuis presque 4 ans maintenant, avec Diep To, qui est mon ancienne guide touristique et maintenant mon amie de longue date. En ce qui concerne le travail qu’on fait avec elle, Diep To est répondant de nos projets au Vietnam. On trouve les sous, on organise des équipes de bénévoles et on vient ici réaliser des projets dans la commune de Pù Bin (district de Mai Chau, province de Hoa Binh) en fonction des recherches que Diep To a fait. Alors la première année, on a construit des toilettes pour une petite école du village de Nà Lụt. La deuxième année, des toilettes pour une école plus importante du village de Nà Phặt qui reçoit entre 150-200 enfants. Entre les années 2017 et 2018, on revient pour construire des toilettes aussi pour deux autres petits villages. Présentement, on travaille à Noong Luông et le deuxième groupe qui va venir nous rejoindre en janvier 2018 va continuer le même projet dans le hameau de Bin.
VOV5: Vous êtes accompagnés des groupes de bénévoles qui sont constitués pour la plupart des personnes à la retraite et qui construisent de leurs propres mains des toilettes, des écoles… Pourquoi cette décision?
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Oui, la plupart des personnes qui viennent dans ce projet-là sont déjà à la retraite. Ils ont réussi de belles choses dans leur vie mais ils ont quand même envie de faire d’autres choses. L’élément voyage est très important dans le sens où ça nous sort de notre confort et de notre milieu. L’Asie est un choix intéressant pour nous, particulièrement le Vietnam parce que les relations entre le Vietnam et le Canada sont très fortes et très importantes depuis la fin de la guerre. Les gens aiment beaucoup venir ici. Alors les bénévoles offrent leur candidature et on va choisir les personnes qui peuvent s’adapter aux conditions de travail qu’on peut avoir pour chaque projet. C’est vraiment du bénévolat pour ces participants parce que chacun fait un don de 450-500 dollars et c’est ce montant qui sert de fonds de roulement pour la construction du projet.
Photo: Facebook Le Thi To Diep |
Ensuite, chacun est responsable de toutes ses dépenses: billets d’avion, restaurant, logement, transports... et c’est à moi de gérer ce budget pour l’ensemble des participants. Ce sont des gens très motivés qui aiment sortir de leur quotidien.
VOV5: Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en œuvre de vos projets?
C’était à prévoir parce qu’il n’existe pas e projets sans difficultés. Mais une des difficultés qui nous touche le plus, c’est le changement de température. Chez nous, quand il fait froid, on entre à l’intérieur et c’est très confortable, mais ici, il n’y a pas de chauffage. L’humidité et la pluie nous rendent la vie un peu plus difficile mais les gens sont prévenus, on a les vêtements qu’il faut. La plupart des personnes n’ont pas l’habitude de ce travail-là mais tous ont la capacité de le faire. Chacun travaille selon ses capacités et on revient avec une forme physique beaucoup plus grande que quand on est arrivé.
VOV5: Et vous allez au Vietnam avec vos amis, mais surtout avec votre compagne. Est-ce que c’est une chose un peu spéciale pour vous?
Clément Richard et sa compagne |
Oui. Les premières années de bénévolat en Asie, j’étais seul parce qu’il fallait que l’un de nous deux reste à la maison pour veiller à la mère de ma compagne. Jusqu’à son décès, on voyageait tous les deux, mais l’un après l’autre. Mais maintenant elle est décédée, alors on peut voyager ensemble et cette année, Jeanne m’accompagne ici pour toute la durée du projet. Ça fait comme une expérience un peu particulière comme couple parce qu’on vit des choses qu’on ne peut pas vivre chez nous. Je pense que ça crée des liens mutuels.
VOV5: Avant le Vietnam, vous avez réalisé plusieurs activités caritatives dans d’autres pays en voie de développement en Asie. Pourriez-vous en parler un peu plus?
Alors j’ai fait 8 ans au Népal, dans les montagnes. Avec des amis, on y a fondé un organisme enregistré au Québec qui s’appelle «Collaboration Québec-Népal» et pendant les 8 années-là, un mois et demie ou deux mois par année, je suis allé dans les montagnes pour apporter de l’aide au niveau de l’enseignement: construction d’écoles et de toilettes, approvisionnement en eau potable... On a même construit un centre médical qui a malheureusement été détruit par les deux tremblements de terre qui ont eu lieu il y a deux ans. Mais l’organisme fonctionne quand même et il y a des gens qui se rendent sur place tous les ans pour assurer la bonne marche des projets. Actuellement, le problème le plus important est la reconstruction des écoles pour permettre aux enfants de retourner à l’école le plus rapidement possible.
Il y a eu aussi après le Cambodge. J’ai fait 4 années au Cambodge avec des projets en agriculture. Il s’agissait de construire, de préparer, de monter de grands jardins et de grands potagers pour des orphelinats où les enfants n’avaient que de près peu de légumes et de fruits dans l’alimentation.
VOV5: Quel sont vos projets pour l’avenir?
Chez nous, on a une ferme et on fait de la production de fruits, et notamment des pommes. Dès notre retour, on reprend le travail pour les 7-8 mois suivants et après on repart.
Par ailleurs, je me suis engagé avec Diep To pour un projet de construction de centre communautaire à Quy Nhon, au Centre du Vietnam. Puis, encore après, ce sera un projet en agriculture à réaliser sur l’île de Florès, en Indonésie.