(VOVWORLD) - L’invité de la page Francophonie de cette semaine est Théo Phan, un artiste français d’origine vietnamienne aux multiples talents. Chroniqueur, comédien, mais également chanteur et animateur, il met toutes ses compétences au service de «ma ville a du talent», un premier «interville des talents» qui connaît un franc succès en France. Il évoque tout d’abord son parcours musical.
Théo Phan et son nouvel album «Rendez-vous». Photo: Duc Quy/VOV5 |
J’ai commencé la musique très jeune. J’ai toujours été attiré par la chanson et j’ai toujours travaillé ma voix. Quand j’étais adolescent, j’ai commencé à écrire des poèmes, des poésies qui parlaient de l’amour, des déceptions sentimentales et des rencontres... Et puis, je les ai transformés en chansons. J’ai la chance de pouvoir jouer du piano et ce qui m’a permis de composer ma première chanson à l’âge de 14-15 ans. Après, j’ai rencontré des musiciens qui m’ont accompagné sur scène. J’ai créé mon premier spectacle et là, maintenant c’est le 2e album que je sors avec 12 nouveaux titres.
VOV5: Pourriez-vous nous parler un peu de ce nouvel album, «Rendez-vous»?
C’est un album qui me ressemble, qui a vocation à être un rendez-vous avec le public. Ce sont des chansons sont extrêmement positives, qui donnent le sourire et la pêche. Les tempos sont vraiment dansants. L’album sortira officiellement en France en mars sur toutes les plateformes de streaming et sera disponible également sur la radio.
VOV5: Votre «intervilles des talents» a beaucoup de succès en France. D’où vient l’idée de ce projet?
J’ai commencé en France par faire de la télévision et par présenter des émissions. Maintenant, j’ai réussi à allier mes deux compétences puisque j’organise donc une compétition de type intervilles en France qui s’appelle «Ma ville qui a du talent». Elle met en compétition différentes villes, et les talents qui se présentent viennent défendre les couleurs de leurs communes et de leurs villes avec leurs capacités artistiques et scéniques. On a des chanteurs, des danseurs, des humoristes, des magiciens, des imitateurs, des sosies qui viennent de plusieurs villes de France. Chaque talent vient sur scène pour montrer ses aptitudes et essayer de porter les couleurs de sa commune. Les dix meilleurs viennent à Paris pour la finale. Ils sont les ambassadeurs de leurs villes. Cet évènement-là, que j’ai conçu avec ma collaboratrice Muriel Belkoff, je le présente en tant qu’animateur. Après avoir présenté les différents talents, je fais un concert. Du coup, ça me permet d’être à la fois animateur et chanteur puisque dans la même soirée, il y a la partie présentée par Théo Phan et puis la partie chantée par Théo Phan. C’est un concept qui fonctionne depuis 5 ans en France. Peut être qu’un jour j’aurai la chance de pouvoir le proposer au Vietnam. Ce serait un beau projet.
Photo: theophan.com |
VOV5: Vous retournez régulièrement au Vietnam. Quelles sont vos impressions sur le développement de votre pays d’origine ?
Je me sens évidemment français parce que c’est ma culture, ma langue, mais je me sens aussi vietnamien de cœur. Une partie de mon âme est ici, c’est pour ça que je suis revenu déjà trois fois au Vietnam. Chaque fois je reste un mois. Je vois le pays qui a beaucoup évolué. C’est agréable parce qu’en France, en Europe, on est dans un continent qui vit la crise. Il n’y a pas de croissance comme ici, il y a beaucoup de chômages, beaucoup de grèves, de manifestations, de conflits sociaux... Ici au Vietnam, on a l’impression que c’est un pays qui a un vrai dynamisme, où tout est toujours possible. On a un projet, on a la capacité de le réaliser, eh bien on a un accueil favorable et positif, alors qu’en France, il y a peut-être plus de réticences, plus de difficultés à réaliser des choses. L’approche est différente. Moi, j’aime bien revenir ici parce que pour moi, c’est une bouffée d’optimisme et de fraîcheur. Ça me change par rapport au pays où je suis né. On sent ici la vivacité et le dynamisme de l’économie. C’est incroyable de voir des villes comme Hô Chi Minh-ville, Quy Nhon et Nha Trang et ce pays se transformer, changer et devenir parfois plus modernes que la France. Je suis sûr que les Français n’imaginent pas la modernité qu’il y a ici au Vietnam. C’est étonnant. On se dit vraiment qu’on est sur un territoire d’avenir.
VOV5: Le Têt traditionnel approchant, est-ce que vous allez le fêter cette année au Vietnam?
Je dois rentrer en France le 19 parce que j’ai un contrat que je dois honorer et un événement que je dois présenter les 20 et 21 janvier. Dans ma famille, on fête le Têt, c’est une sorte de religion. Depuis mon enfance, on mange les «banh chung», on a à cœur de créer notre fête à nous. On célèbre aussi le Têt à Paris. J’ai toujours vécu cette fête et le passage du Nouvel an lunaire avec ma famille et parfois avec mes amis dans une association vietnamienne à Paris. On s’est réuni avec quelques Vietnamiens pour créer une petite association.