Photo giaoduc.net

Depuis le moment où il se forme et jusqu’au mariage, un couple Dao rouge doit faire se rencontrer les deux familles plusieurs fois. À chaque rencontre, une fanfare est conviée pour souligner la joie des deux familles et leur respect mutuel. Pour cette communauté, des noces sans fanfare sont tout simplement inconcevables.

En effet, avant que la mariée ne puisse entrer dans la maison de son mari, doit se dérouler une cérémonie de salutation entre deux fanfares représentant les deux familles. Par la suite, la fanfare de la famille du marié gravite autour de la délégation de la mariée comme pour l’attacher avec un fil imaginaire et la retenir ainsi jusqu’à la fin des cérémonies nuptiales.

Aussitôt le tour bouclé, la même fanfare fera le mouvement inverse et s’arrêtera lorsqu’elle se trouvera devant la mariée, comme si elle voulait détacher les hôtes, évidemment à l’exception de la mariée qui, elle, restera à jamais dans la famille de son mari. La jeune femme sera ensuite conduite, toujours par la fanfare, à une chambre où elle attendra l’heure faste pour recevoir la bénédiction des ancêtres de la famille de son mari.

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L’heure a sonné et encore une fois, c’est aux deux fanfares qu’est accordé l’honneur de démarrer un nouveau rite. Elles marchent en rond devant l’autel des ancêtres, se saluent en jouant des morceaux qui répondent les uns aux autres. Les chefs des deux délégations familiales échangent un parapluie, marquant ainsi l’approbation officielle du mariage par les deux familles.

Par la suite, la fanfare du côté du mari procède une nouvelle fois au rite d’attachement de la mariée avant de l’emmener devant la porte, où elle fera l’objet d’un autre rite qui consiste à chasser les mauvais esprits. Ce n’est qu’après que se déroulera la cérémonie principale au cours de laquelle le jeune couple se prosternera devant l’autel des ancêtres et recevra leur bénédiction pour devenir officiellement mari et femme.

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Le chaman, personnage indispensable lors de toutes les cérémonies importantes, lira alors sa prière:

«Ancêtres vénérés, notre famille accueille aujourd’hui un nouveau membre. Par ces deux tasses d’alcool, nous vous prions de bénir ce mariage. Ces jeunes gens ont fait le serment de s’aimer jusqu’à la fin de leurs jours, pour le meilleur et pour le pire, et nous leur souhaitons un bonheur aussi plein que le sont ces deux tasses d’alcool».

Vient ensuite un grand festin. Là encore, la fanfare va jouer son rôle, nous assure Ly Phu Chiu, un villageois.

«La fanfare va jouer devant chaque table après que les convives ont fini le repas. C’est la façon pour la famille hôte de dire merci aux invités qui sont venus de loin», explique-t-il.

Auparavant, un mariage Dao rouge durait trois jours et trois nuits. Si bien des rites ont été simplifiés et si la durée des noces a été réduite, la fanfare, elle, garde toute son importance. Chez les Dao rouges, il n’existe tout simplement pas de mariage sans fanfare.