(VOVWORLD) - Les Công, encore connus sous les noms de Xa et Màng, sont une communauté ethnique de moins de 10.000 âmes, vivant essentiellement dans les provinces de Lai Châu et Diên Biên, dans le nord-ouest du Vietnam.
Ils ont une identité culturelle forte qu’ils tiennent absolument à préserver.
Le village des Công dans la commune de Nâm Khao |
Direction Nâm Khao, une commune de la province de Lai Châu.
En s’affairant dans la cuisine pour préparer le repas à emporter pour chaque membre de sa famille qui s’apprête à monter au champ situé en montagne, Lo Thi Dung chantonne un chant populaire. Ces airs anciens sont pour elle aussi indispensables que l’eau et le riz, nous dit-elle.
«Nous les Công avons plusieurs chants populaires qui se transmettent de génération en génération par voie orale. À notre tour, nous les apprenons à nos enfants qui les adorent», affirme-t-elle.
Les Công adorent aussi danser. Leurs mouvements sont forts et décidés, reproduisant les activités de leur vie et de leur travail quotidien, comme l’explique Lo Thi Dung.
«Nous dansons lors des fêtes traditionnelles, à l’occasion du Nouvel An, de l’emménagement dans une nouvelle maison ou d’un mariage. Autrefois, nous dansions entre nous, dans le village. Mais maintenant, nous apprenons nos danses aux enfants pour qu’ils puissent les présenter aux autres communautés», indique-t-elle.
Un échange culturel au sein de la communauté des Công à Nâm Khao |
L’une des festivités les plus importantes des Công de Nâm Khao s’appelle Quê La Loong, ou le Têt du maïs. Elle a lieu vers la fin du 5e ou au début du 6e mois lunaire, après la récolte du maïs, pour remercier les divinités de leur bienveillance et solliciter d’elles de belles récoltes l’année suivante.
Sur leur plateau d’offrandes, les Công disposent plusieurs plats à base de maïs: le riz au maïs, des gâteaux de maïs, des épis de maïs bouillis et de l’alcool de maïs. Ils présentent également 12 crabes terrestres représentant les 12 mois de l’année, fait savoir Chang Thi Lim, une Công de Nâm Khao.
«Autrefois, nos ascendants n’avaient pas de riz. Ils mangeaient essentiellement du maïs, et en faisaient des plats pour les présenter en offrandes à leurs ancêtres et aux divinités. Cette tradition nous a été transmise et nous la perpétuons telle quelle», explique-t-elle.
Les Công sont l’une des quatre communautés ethniques de Lai Châu ayant une population de moins de 10.000 personnes. Ils ne sont en effet que 370 familles, soit 1500 personnes, vivant essentiellement dans la commune de Nâm Khao, comme l’indique Trân Manh Hùng, directeur adjoint du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de Lai Châu.
«Les Công préservent bien des traditions culturelles mettant en avant leur attachement à la communauté. Ils célèbrent ainsi le maïs, le riz nouveau et la fin des récoltes entre villageois. Ils continuent aussi de porter des costumes traditionnels et de pratiquer des arts anciens», constate-t-il.
Nés à la montagne et grandissant entre les ravins, les Công de Nâm Khao possèdent un patrimoine culturel teinté de couleurs de la forêt, des plantes et des oiseaux. Avec l’aide du Parti et de l’État, ils sauvegardent et valorisent ce patrimoine, qui enrichit les couleurs culturelles des 54 ethnies vietnamiennes.