L’originalité des maisons Gie Triêng

(VOVWORLD) - Les Gie Triêng sont l’une des six communautés autochtones de la province de Kon Tum, sur les Hauts plateaux du Centre. Ils vivent regroupés dans les districts de Ngoc Hôi et Dak Glei. Ce peuple préserve de nombreuses traditions anciennes. Leurs maisons sur pilotis font partie de leurs caractéristiques les plus remarquables.

L’originalité des maisons Gie Triêng    - ảnh 1Photo: baodantoc.vn

Les Gie Triêng habitent dans de longues maisons sur pilotis avec souvent un toit formant une carapace de tortue aux deux côtés. Les logements familiaux entourent la Rông, qui est la plus grande et qui fait office de maison communale. La maison typique des Gie Triêng est séparée en deux parties par un couloir transversal, une partie étant réservée aux hommes et l’autre aux femmes. A Môn, un Gie Triêng du district de Ngoc Hôi, nous en dit plus. 

«Notre maison traditionnelle compte trois compartiments. La place des seniors est à côté du foyer pour profiter de la chaleur. Plus loin, c’est le compartiment des parents. Quant aux jeunes et aux enfants, ils occupent le compartiment extérieur. En fait, autrefois il n’y avait pas de cloison entre les pièces, et tout le monde dormait sur des nattes installées à même le plancher», précise-t-il.

Dans la province de Kon Tum, il est fréquent de voir des Gie Triêng vivre à plusieurs familles sous un même toit en forme de carapace de tortue, les deux extrémités étant décorées de cornes de buffle, comme nous le fait remarquer A Môn. 

«Notre maison traditionnelle ressemble à un buffle imposant au milieu du village. Les deux côtés sont en bois solides», dit-il.

Dans la culture Gie Triêng, le buffle n’est ni un moyen de production, ni une source alimentaire. Il est un animal sacré qui ne doit être destiné qu’aux divinités. Cette croyance explique la forte présence de ce symbole sur les maisons de cette ethnie.

L’originalité des maisons Gie Triêng    - ảnh 2Photo: baodantoc.vn

Dans chaque maison, l’espace le plus important est la cuisine, comme l’affirme A Môn.

«Le foyer joue un rôle crucial dans notre vie. L’étagère au-dessus du foyer sert à conserver les semences, la viande et les paniers. La chaleur dégagée permet de chauffer le toit en paille et de le solidifier. Toutes les activités spirituelles se déroulent à côté du foyer. À cet endroit se trouve également un pilier, dont le sommet est considéré comme le sommet sacré de la maison. On y accroche les animaux qu’on a ramenés des chasses», explique-t-il.

Quant à la Rông, la grande maison réservée aux activités communautaires situées au milieu du village, elle est érigée sur dix piliers en bois solide, capables de résister aux termites. Chose originale: ces piliers sont cylindriques de la terre au plancher de la Rông, mais de là jusqu’au toit, ils prennent la forme de cubes rectangulaires. Le toit évoque le dos d’un buffle. Les deux côtés se distinguent par trois à cinq piliers cylindriques atteignant le toit. Ces côtés sont conçus tels des éventails couverts de paille. La Rông des Gie Triêng n’est pas très élevée, le plancher se trouvant «au niveau du menton d’un adulte moyen», selon l’expression utilisée par A Môn, ce qui correspondrait à une hauteur d’environ 1,4 mètre. À l’extérieur et à l’intérieur de la maison Rông, et notamment sur les portes, les représentations de cornes de buffle abondent. On trouve également des symboles de têtes de sanglier qui, avec les cornes de buffle, représentent la force physique et spirituelle des villageois.

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