(VOVWORLD) - Il y
a 25 ans, le
Courrier du Vietnam passait de la tutelle du ministère des Affaires
étrangères à celle de l’Agence vietnamienne d’Information (VNA). Cet
anniversaire a été célébré comme il se devait ce jeudi 20 septembre, devant un
parterre d’invités composé de responsables de l’Agence vietnamienne
d’Information, de représentants de l'OIF, de partenaires, de collaborateurs et
de lecteurs. À cette occasion, le journal a reçu l'Ordre du Travail - 3e
classe.
À cette occasion, le journal a reçu l’Ordre du Travail, 3e classe - Photo CVN
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C’est
en 1993 que l’Agence vietnamienne d’Information a donc repris la direction du
Courrier du Vietnam, qui appartenait auparavant au ministère des Affaires
étrangères. Un changement de tutelle, donc, mais aussi de ligne éditoriale, qui
cadrait avec la politique de Renouveau suivie par le pays.
«J'ai
été parmi les premières journalistes à travailler pour le Courrier au moment où
l’Agence vietnamienne d’Information en a pris les rênes», nous raconte Vuong
Nghia Dan, ancienne journaliste. «Les débuts ont été assez difficiles. L’équipe
était assez peu étoffée, et même s’il y avait un expert français pour nous
épauler, ce n’était pas évident de maîtriser tous les aspects de la diffusion,
depuis la rédaction des articles jusqu’à la mise en page en passant par les
photos, la correction et la relecture. Mais bon, c’est quand même extrêmement
satisfaisant de pouvoir tenir en main le journal fraîchement sorti de
l’imprimerie. Je suis en tout cas heureuse d’avoir participé aux grands débuts
de ce journal-là.»
À
partir de 1993, le Courrier n’a cessé de se développer, tant sur le contenu que
sur la forme. L'hebdomadaire de quatre pages en noir et blanc des premiers temps
est devenu aujourd’hui un hebdomadaire de 64 pages particulièrement attrayant.
«Début
2010, le Courrier du Vietnam était au bord de la faillite», nous explique
Nguyên Thu Hà, l’actuelle rédactrice en chef. «Il a bien fallu se lancer dans
une réforme en profondeur. C’était une question de survie. C’est comme ça qu’on
a décidé de reconvertir le quotidien en un journal en ligne, de changer le
format et le contenu de l'hebdomadaire pour cadrer avec les besoins des
touristes francophones de passage au Vietnam. On a même décidé de produire une
émission télévisée qui s'appelle ‘l'espace francophone’ dans l’espoir de
rapprocher le Vietnam de la communauté francophone internationale et de
sensibiliser les téléspectateurs vietnamiens aux valeurs de la francophonie. Eh
bien je dois dire qu’a priori, c’est une bonne décision, qui nous a remis sur
les rails…»
Cérémonie de célébration des 25 ans du "Courrier du Vietnam" au sein de la VNA, le 20 septembre à Hanoï - Photo Viet Cuong/CVN
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Un
quart de siècle, donc… Ce n’est pas si long, mais déjà assez pour constituer
une véritable étape de développement. Pour Eric-Normand Thibeault, le directeur
du Bureau régional de l’Organisation internationale de la Francophonie, le
Courrier est en tout cas un canal d’information extraordinairement précieux
pour tous les acteurs de la francophonie au Vietnam.
«Merci
au Courrier du Vietnam qui depuis 25 ans communique largement, et même au-delà
des frontières, puisqu’il touche également la diaspora vietnamienne à
l’étranger, c’est-à-dire des gens susceptibles d’interagir avec les communautés
francophones au Vietnam», nous dit-il.
Savoir
cibler un lectorat est la clé du succès, pour un journal, et à ce jeu-là, le Courrier
ne fait pas exception à la règle. Plus il est lu, plus ses informations sont
diffusées et plus il est connu. Et effectivement, le lectorat du Courrier ne se
limite pas aux francophones qui vivent au Vietnam.
«Le
Courrier du Vietnam, c’est pour nous une source d’information tout à fait essentielle»,
nous confie Anne Lange, déléguée de Wallonie Bruxelles au Vietnam. «Je pense
que la place du français ici est bien réelle. Je vous soutiens, même à titre
personnel, et je félicite toute l’équipe.»
L’ambition
du Courrier du Vietnam est donc de conquérir un lectorat potentiel réparti dans
les 77 pays membres ou observateurs de la Francophonie, soit un marché de
quelque 220 millions de francophones dans le monde... Qui l’eût cru, il y a 25
ans?