(VOVWORLD) - Comme presque toutes les
mères vietnamiennes vivant en Chine, Nguyên Thu Huong cherche à tout prix à
faire apprendre sa langue maternelle à son enfant. C’est à tel point vrai
qu’avec d’autres femmes, elle a ouvert un cours de vietnamien chez elle, dans
le Guangxi.
Aujourd’hui,
l’appartement de la famille de Nguyên Thu Huong, qui est situé dans un immeuble
moderne du centre-ville de Nanning (chef-lieu du Guangxi), est rempli de rires
et de conversations en vietnamien. Pour un peu, on oublierait qu’on est en
Chine ! Et c’est vrai que chez Huong, c’est un petit peu une enclave
vietnamienne. Sa fille de 10 ans parle d’ailleurs couramment le vietnamien.
« Quand elle
était encore dans mon ventre, je lui lisais des livres », nous
raconte-t-elle. « Et depuis qu’elle est née, je ne lui parle qu’en
vietnamien, ce qui fait qu’elle a été bilingue dès qu’elle a su parler. »
Nguyên Thu Huong est
actuellement à la tête d’un groupe de femmes vietnamiennes mariées à des
Chinois. C’est en 2006 qu’elle s’est installée à Nanning avec son mari, et au
départ, le seul fait de pouvoir parler vietnamien lui manquait énormément.
C’est ce qui l’a décidée à aller à la rencontre d’autres femmes dans la même
situation qu’elle pour fonder ce fameux groupe qui compte une quarantaine de
membres à ce jour, et qui a mis en place des cours à l’intention des
enfants.
« Le projet est
resté en gestation pendant un an. Au début, certaines étaient hésitantes. Et
puis, quand elles ont vu que ma fille parlait couramment, elles ont voulu que
leurs enfants puissent en faire autant. Et c’est comme ça que, de fil en
aiguille, les mères vietnamiennes qui vivent ici nous ont amené leurs enfants
en âge d’être scolarisés », nous explique Huong.
Nguyên Thu Huong
(tunique jaune) lors de la cérémonie en l’honneur des Vietkieus ayant beaucoup contribué au bien-être de la diaspora vietnamienne
|
Malgré son emploi de
standardiste, Nguyên Thu Huong consacre beaucoup de temps à ces cours de
vietnamien dont elle est l’une des principales instigatrices. Mais il faut dire
aussi que son groupe n’a pas uniquement vocation à apprendre le vietnamien aux
enfants : c’est un terrain d’échanges pour les femmes qui en font partie,
qui toutes sont des exilées…
« Dans notre
groupe, on s’intéresse les unes aux autres, y compris pour des choses comme la
cuisine… Pendant les week-ends, on organise souvent des pique-niques, histoire
de pouvoir parler vietnamien entre nous », nous confie Huong.
D’après Nguyên Thu
Huong, beaucoup de Vietnamiennes vivant à Nanning ne peuvent pas emmener leurs
enfants à ses cours, mêmes si ceux-ci sont gratuits. Il n’empêche. Elles sont
de plus en plus nombreuses à le faire et à se sentir ainsi moins seules dans
leur exil…