Un projet révolutionnaire…

Ce projet est le tout premier portant spécifiquement sur l’égalité des sexes en zones ethniques. Il vise notamment à garantir l’accès équitable, pour les femmes de toutes appartenances ethniques, aux opportunités et aux accomplissements du développement local et national. Le gouvernement en a confié la mise en œuvre à l’Union des femmes vietnamiennes, dont la présidente, Hà Thi Nga, pilote également le comité de gestion du projet.

«Les bénéficiaires du projet sont les femmes et les filles issues de minorités ethniques dans les communes et les villages particulièrement défavorisés, avec une priorité accordée aux filles issues de familles pauvres ou quasi pauvres. Nous prenons également en charge les victimes de traite humaine, de violences diverses ou d’agression sexuelle, ainsi que des femmes migrantes, celles qui ont des emplois peu sûrs, celles qui sont revenues au pays après un mariage avec des étrangers, ou encore des femmes handicapées. Ces personnes éprouvent en effet un besoin pressant en termes d’attention et de prise en charge. Nous avons mis en place des dispositifs spécifiques pour les soutenir et favoriser leur épanouissement», affirme-t-elle.

Ce projet vise à élever la prise de conscience, à briser les préjugés, à améliorer le niveau de vie matérielle et culturelle des femmes et des filles en zones ethniques, mais aussi à favoriser leur accès à d’autres programmes de développement, comme l’indique Nguyên Thanh Câm, membre permanente de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

«Nous avons, en outre, des programmes d’aide à la formation professionnelle, de création d’emplois et de prêts visant à générer de nouvelles sources de revenus pour les femmes, en particulier celles vivant dans les régions peuplées de minorités ethniques. Ces programmes les aident non seulement à mieux gagner leur vie mais également à multiplier leurs contacts et prendre davantage conscience de leurs droits», explique-t-elle.

… qui provoque des changements positifs

Les minorités ethniques représentent 14,3% de la population nationale. Ces dernières années, elles ont enregistré des progrès considérables. Le taux de femmes ethniques occupant des postes à responsabilité dans le secteur public augmente continuellement. Selon les chiffres de ONU Femmes, en 2023, au Vietnam, la région moyenne et montagneuse du Nord comptait le taux le plus élevé de femmes présentes dans les organes politiques, législatifs et administratifs, suivie des hauts plateaux du Centre, du Centre septentrional et du Centre littoral.

Sùng Y Thanh est une Mông vivant à Mai Châu, dans la province septentrionale de Hoa Binh.

«Auparavant, les femmes Mông se contentaient de rester à la maison pour s’occuper des enfants et des travaux champêtres. Aujourd’hui, beaucoup ont un métier. Moi-même, je suis fière d’être financièrement autonome. Dans ma famille, tous les membres sont égaux», partage-t-elle.

La petite A Râl Thị Hương My, elle, est une Jrai vivant à Phu Thiên, dans la province de Gia Lai, sur les Hauts plateaux du Centre. Elle nous livre un autre témoignage.

«À l’école, je participe au club ‘Les leaders du changement’ qui m’a appris beaucoup de choses et m’a fait changer d’avis sur bien des pratiques désuètes de mon ethnie, telles que le mariage précoce et le mariage consanguin. À notre âge, nous devons pouvoir aller à l’école, personne ne doit nous forcer à nous marier», déclare-t-elle.

L’égalité des sexes en général et l’égalité des sexes dans les régions montagneuses et peuplées de minorités ethniques en particulier font partie des principaux objectifs de développement du Vietnam. En collaboration avec les collectivités locales, l’Union des femmes vietnamiennes ne ménagera aucun effort pour atteindre cet objectif.