Louis Lê Kim, petit-fils de Lê Phô, admire les œuvres de son grand-père. Photo: Anh Tuân/VOV-France

Ces peintres, qui ont étudié à l'École des Beaux-Arts de l'Indochine, sont devenus célèbres en France.

Pour Anne Fort, la conservatrice du musée, cette exposition est une rare opportunité pour le public français et international de découvrir les pionniers de l'art moderne vietnamien. 

«Cela tombe bien puisque cela correspond au 100 ans de fondation de l'école des Beaux-Arts de Hanoi en 1924. Aujourd'hui, en 2024, nous proposons cette rétrospective de trois pionniers de l'art moderne vietnamien, tous les trois formés lors de la première et de la seconde promotion de l'école des Beaux-Arts de Hanoi. Et donc c'était l'occasion de préciser leur biographie, de montrer leur style. Ces trois artistes ont ceci de particulier qu'ils ont tous les trois choisi de continuer leur carrière en France. Donc ils ont vraiment aimé le Vietnam et la France. Ils ont choisi d'y faire carrière, de s'y établir. Ils s'y sont mariés et ont eu des enfants. Et donc, dans leur art, on voit vraiment leur réflexion sur le patrimoine traditionnel vietnamien et le modernisme à l'aune de tous les codes de l'art occidental qu'ils ont appris à l'école des Beaux-arts de l'Indochine», nous dit-elle. 

150 œuvres mêlant art occidental et traditions vietnamiennes sont exposées dans cinq espaces thématiques distincts, chacun explorant un aspect unique de cette rencontre artistique. Les visiteurs y découvrent le «style indochinois», un courant artistique né de la fusion entre deux cultures.

Une immersion colorée dans l'art moderne vietnamien. Photo: Anh Tuân/VOV-France

Cette exposition offre une opportunité rare de mieux comprendre comment ces œuvres ont contribué à façonner l'identité artistique du Vietnam contemporain. Marie Thi Mai Nguyên, une Française d’origine vietnamienne a partagé son expérience... 

«C'est énormément d'émotions, même des frissons, parce qu'il y a énormément de souvenirs de mon enfance qui sont revenus quand je suis entrée dans ce lieu, où j'ai revu tous ces tableaux, en particulier ceux de Lê Phô qui était un ami de mes parents», nous confie-t-elle.