Vue aérienne en date du 27 juillet 2012 de l'île de Phú Lâm, appelée « Woody » en anglais, dans l'archipel de Hoàng Sa (Paracel). Photo : AFP
(VOVworld) - La Chine a déployé une batterie sophistiquée de missiles sol-air sur l'île de Phú Lâm (Woody Island) dans l’archipel de Hoàng Sa (Paracels), en mer Orientale. La chaine de télévision américaine Fox News a été la première à révéler cette information, sur la base d’images satellites exclusives prises par le groupe ImageSat International (ISI). Le déploiement de ces missiles a été par la suite confirmé par des responsables du Pentagone.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a dénoncé mercredi une «amplification de la militarisation» par Pékin en mer Orientale. «Il y a des preuves, chaque jour, d’une amplification de la militarisation, d’une manière ou d’une autre. C’est un réel sujet d’inquiétude», a ainsi commenté M. Kerry. «Nous avons eu de sérieuses discussions avec les Chinois et j’ai confiance dans le fait que dans les prochains jours, nous aurons de nouvelles conversations sérieuses», a-t-il prévenu, avant d’exprimer son «espoir que la Chine comprenne qu’il est important de résoudre les questions (de souveraineté territoriale) en mer Orientale, non par une action unilatérale, non par la force, non par la militarisation, mais par la diplomatie et en travaillant avec les autres pays».
Mark Toner, porte-parole du Département d’Etat, a prévenu que ce déploiement de missiles chinois allait faire monter la tension dans la région. Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, de son côté, a appelé les parties à résoudre les questions concernant leur souveraineté territoriale en mer Orientale par la voie des négociations, conformément au droit international. Il a également confirmé que les avions et les navires de guerre des Etats-Unis continueraient à effectuer des patrouilles en mer Orientale.
Le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga, qui s’est refusé à tout commentaire à propos de cette affaire, a néanmoins précisé que Tokyo était profondément inquiet face à ces actes unilatéraux qui risquent de changer le statu quo et d’aggraver les tensions en mer Orientale, et que le Japon n’accepterait jamais se retrouver mis devant le fait accompli. Par ailleurs, le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani a exigé de la Chine une explication claire sur cette affaire.
A l’issue de sa rencontre avec son homologue chinois Wang Ji, la ministre des Affaires étrangères australienne Julie Bishop, en visite à Pékin, a appelé les parties concernées à régler leurs différends par voie pacifique.
Mercredi, les Etats-Unis et l’Union européenne avaient demandé à la Chine de respecter les décisions de la Cour permanent d’arbitrage de La Haye qui doit se prononcer en mai prochain sur certaines revendications territoriales présentées par les Philippines sau sujet de zones disputées en mer Orientale.