Assemblées annuelles du FMI et de la BM : les freins à la coopération

(VOVworld)-Les assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale se sont ouvertes ce mercredi à Tokyo, la capitale japonaise. Elles devraient durer jusqu’à la fin de cette semaine. Près de 20 000 responsables gouvernementaux, entrepreneurs et gouverneurs de banques centrales y participent. Leurs objectifs : dénouer la crise de l’eurozone, enrayer la décroissance de l’économie mondiale et chercher des mesures d’aide aux pays en développement. L’opinion mondiale attend de ces assemblées annuelles des résultats concrets, susceptibles de redresser l’économie mondiale, laquelle doit faire face à un risque de récession. Encore faudrait-il que les difficultés relationnelles qui subsistent entre tel ou tel pays ne se dressent pas une nouvelle fois comme un obstacle à la coopération.  

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Photo : imf.org


Les assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, et les réunions organisées en marge de ces assemblées, constituent le plus grand rassemblement annuel des dirigeants financiers, économiques et bancaires mondiaux. Avant 2008, le rôle du FMI n’était pas pris en haute estime. Mais la crise économique mondiale a fait changer le monde, et la vision que l’on pouvait avoir de cette organisation. Dans un contexte marqué par une lente dégradation de l’économie mondiale, ces assemblées sont l’occasion pour les grands pontes de la finance internationale de prendre de décisions majeures afin de sortir l’économie mondiale du marasme dans lequel elle se trouve, de réguler avec efficacité les politiques des pays développés et de faire face à la crise de la dette publique, qui commence à exercer des dégats collatéraux sur les économies émergentes.

Cependant, au seuil de ce rassemblement, la Chine a annoncé que ni le ministre des Finances, ni le gouverneur de la Banque centrale chinoise ne seraient présents, et que chacun serait représenté par un adjoint. L’absence de deux hauts dirigeants du secteur financier et bancaire chinois, tout comme l’absence de représentants de plusieurs banques chinoises à ce rassemblement, témoigne d’une tension de plus en plus profonde entre les deux puissances asiatiques, une tension qui pourrait être préjudiciable à l’ensemble de l’économie mondiale, tant il est vrai que les relations économiques et financières sino-japonaises y jouent un rôle de tout premier plan.   De son côté, Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a appelé les deuxième et troisième économies mondiales à se concentrer sur la croissance mondiale, et à délaisser leurs disputes de la souveraineté territoriale. Elle a aussi souligné que l’économie mondiale avait besoin d’une forte implication du Japon et de la Chine. Mais aucun des deux protagonistes cités n’a semblé entendre cet appel.   

Pour ne rien arranger, les Etats-Unis et la Chine ont déclenché une guerre commerciale, Washington accusant les deux géants des télécommunications chinois que sont Huawei et ZTE d’être un grand danger pour leur sécurité nationale. Selon un rapport d’enquête de la commission des renseignements de la chambre des représentants américains, Pékin aurait utilisé ces deux sociétés pour faire de l’espionnage économique et militaire ou pour mener des attaques sur la toile contre Washington. La Chine a bien  sûr réfuté ces accusations, estimant que le rapport en question ne se basait sur aucune preuve tangible et ne servait que de prétexte pour s’en prendre aux entreprises chinoises, lesquelles développent des activités commerciales normales aux Etats-Unis, dans un esprit de concurrence saine. Deux semaines auparavant, les Etats-Unis avaient déjà officiellement déposé une plainte auprès de l’OMC, accusant la Chine d’avoir subventionné des voitures et des pièces détachées destinées à l’exportation. En tout, c’est une bonne dizaine de procès que les Etats-Unis ont ainsi intentés à la Chine au cours de ces dernières années.

En ce qui concerne l’Europe, les analystes ne voient aucun signe de redressement visible. Les dettes publiques augmentent toujours et la relance de la consommation ne donne pas les résultats souhaités. Augmenter le budget tout en réduisant les déficits grâce à un resserrement des dépenses : voilà la difficile, sinon insoluble, équation qui se pose aux dirigeants du vieux continent, désireux qu’ils sont d’améliorer le bien-être social et d’aider les plus démunis. L’opinion internationale attend que le Mécanisme Européen de Stabilité, qui a annoncé lundi dernier l’octroi d’une aide de 650 milliards de dollars, puisse sortir la région de l’impasse.  L’important, pour l’Europe, serait d’atteindre un consensus en matière de politiques fiscales et de dépenses publiques et de mettre en oeuvre rapidement la fusion des réseaux bancaires régionaux.

Dans son rapport publié la semaine dernière, le FMI a revu à la baisse ses   perspectives de croissance de l’économie mondiale : 3,3%, contre 3,5% et 3,6% contre 3,9% pour l’année prochaine. Le redressement de l’économie mondiale dépend énormément des politiques des grandes puissances et de leurs relations. Mais en ce qui concerne le rassemblement de cette année, vues l’absence de certaines puissances économiques mondiales et leur manque de bonne volonté, l’opinion mondiale se retrouve face à un nouveau risque de recul de l’économie mondiale.
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