Brexit: "in" ou "out"? L'Europe retient son souffle

(VOVworld) - A une semaine du référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne, les derniers sondages donnent l'avantage aux eurosceptiques, créant un vent de panique chez les tenants du "in". 
Brexit:
Photo: AVI

Il a tenu parole! En 2013, sous la pression des eurosceptiques de son camp, David Cameron avait promis d'organiser, avant 2017, un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne. A une condition : être réélu en 2015. Cette condition ayant été remplie, le Premier ministre conservateur, favorable en définitive à un maintien de son pays dans l'Union, a dû s'exécuter, au risque de s'en mordre les doigts.  

Le "out" a le vent en poupe

Force est de constater qu'à une semaine de l'échéance, l'avantage est dans le camp du "out": C'est du 46-39, selon un sondage YouGov pour le Times, du 53-47 pour la double enquête (par téléphone et Internet) du Guardian et du 55-45 pour The Independent. Pour le locataire du 10 Downing street, ça sent le roussi.  

Une vieille histoire de désamour

Ce n’est pas la première fois que les Britaniques sont appelés aux urnes pour décider de leur maintien, ou non, dans l’UE. Il y a plus de quanrante ans, en 1975 très exactement, un référendum avait été organisé, déjà, la question étant alors de savoir si le Royaume-Uni allait rester au sein de la Communauté économique européenne qu'il avait rejointe deux ans auparavant. "Yes, we stay", avaient alors répondu les deux tiers des votants. Aussi les Britanniques sont-ils restés…

En fait, le Royaume-Uni ne s'est jamais vraiment senti à l'aise vis-à-vis de l’Union Européenne, à laquelle il participe d'ailleurs avec une certaine réserve, ne faisant à ce jour partie ni de l'eurozone, ni de l'espace Shengen. Il n'a visiblement rejoint l'Union que dans l'espoir de profiter des retombées offertes par le libre-échange. Mais elles sont maigres, ces retombées: 4,5 milliards de dollars chaque année, alors que la Royaume-Uni contribue à hauteur de 13 milliards de livres sterlings, soit 18 milliards de dollars, au fonds communautaire... Pas étonnant, dès lors, que l'euroscepticissme ait le vent en poupe, d'autant plus que les Britanniques sont nombreux à trouver que cette Europe-là a une facheuse tendance à se mêler de ce qui ne la regarde pas.  Lors d’un débat en ligne mardi 14 mars, les partisans du « out » ont minimisé tous les risques économiques liés à un éventuel Brexit, estimant que ce sont les règlementations communes de l’Union européenne qui freinent le développement économique du Royaume-Uni. Ils ont couronné le tout par la perspective d’une impuissance totale du pays face à l’arrivée massive de plusieurs centaines de milliers de réfugiés par an.

L'avenir de l'Europe en jeu

Alors que les sondages placent les partisans du "out" en tête, les partisans du "in" se battent comme des beaux diables pour éviter que l'impensable ne se produise. Leurs aguments? Un maintien dans l'Union permettrait aux Britanniques d'être mieux protégés, tant sur le plan social que sur celui du travail. Une sortie, en revanche, pourrait provoquer un trou noir de 30 milliards de livres dans les finances publiques, a averti le ministère des Finances. "L’influence du Royaume-Uni sera énormément renforcée si les Britanniques décident de rester”, a pour sa part fait valoir David Cameron. Le président du Conseil européen Donald Tusk est, lui aussi, monté au créneau. Dans un entretien publié ce lundi en Allemagne, ce dernier évoque le risque, à terme, d'une destruction de la civilisation occidentale si le Royaume-Uni décidait de quitter l'Union Européenne. Afin d'accentuer cette mise en garde, il affirme qu'un Brexit encouragera toutes les forces radicales anti-Union européenne mais aussi "les ennemis extérieurs qui boiront le champagne".

"in"ou "out"? "What's the question", aurait dit Sheakespeare... Cette question, elle agite un continent tout en entier: son avenir et sa stabilité en dépendent.   


Sur le même sujet

Commentaires

Autres