Changement climatique: les enjeux pour un accord universel

(VOVworld) - La 20ème conférence de l’ONU sur le climat a démarré ce lundi à Lima, au Pérou, avec la présence des représentants de près de 200 pays. Elle devrait poser les premiers jalons de l’accord universel attendu pour l’année prochaine. Cette conférence doit aussi contribuer à renforcer et à divulguer les initiatives de lutte contre les changements climatiques.


Du 1er au 12 décembre, les participants s’efforcent d’établir un cadre d’entente pour amener les pays à signer, en décembre 2015, lors de la Conférence des parties de Paris, COP, un accord global qui devrait remplacer le Protocole de Kyoto. Cet accord, qui doit entrer en vigueur en 2020, est censé engager l'ensemble des pays à limiter à 2°C la hausse de la température globale moyenne, par rapport à l'ère pré-industrielle.

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L'entrée du site du COP20 à Lima, au Pérou. Photo : AFP /CRIS BOURONCLE

Les multiples enjeux

Bien que réticent aux éventuelles avancées de la 20ème COP dès son ouverture, Manuel Pulgar, ministre de l'Environnement du Pérou, souhaite qu’un nouvel accord soit conclu en 2015.

Force est en effet de constater que les promesses faites par les grandes puissances dans le Protocole de Kyoto de réduire de 7 à 8% l’émission des gaz à effet de serre à leur niveau de 1990 n’ont jamais été tenues. Trop de divergences demeurent entre les groupes de pays. Alors que les pays émergents veulent inciter les pays riches à réduire leurs émissions de CO2, les Occidentaux estiment que les pays en voie de développement doivent eux-aussi assumer cette responsabilité, compte tenu de ce que la Chine et l’Inde, deux pays émergents, s’inscrivent dans le «top 5» des plus gros émetteurs (la Chine en tête et l’Inde en 4ème rang, après les Etats-Unis et l’Union européenne).

Les pays en développement défendent aussi l'idée que les pays riches doivent soutenir les adaptations aux risques liés au changement climatique, en augmentant le montant de leurs contributions à 100 milliards de dollars en 2020 au lieu des 10 milliards versés pour la période 2010-2012.

Si les dirigeants mondiaux peinent encore à remplir leurs engagements, les conséquences qui en découleront sont de mieux en mieux identifiées par le milieu scientifique. Les experts prédisent des impacts irréversibles et dramatiques dans de nombreuses régions. Au rythme actuel et dans 15 ans, ils estiment que la planète se dirige vers une hausse des températures qui causera d’innombrables catastrophes naturelles: montée du niveau de la mer, fonte des glaciers, et autres phénomènes météorologiques extrêmes.

2014 est en passe de décrocher le record de l’année la plus chaude depuis les 130 dernières années. Selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique, la température du globe, depuis le début de l’année a constamment été au dessus de la moyenne de celle du siècle. On observe que sur les 38 glaciers norvégiens, 33 ont déjà beaucoup diminué. 40 milliards de tonnes de CO2 qui ont été émises en 2013, ce qui est 100 fois supérieur à ce que les volcans rejettent. D’après Global Carbon Project, le volume de CO2 dépassera d’ici deux décennies la limite autorisée.

Les espoirs fragiles

Des signes positifs ont néanmoins été observés. Un montant de 9,6 milliards de dollars a été versé par 22 états au Fonds vert pour le climat pour aider les pays en voie de développement à s’adapter au réchauffement climatique. Les Etats-Unis sont le plus grand contributeur, avec 3 milliards, suivi par le Japon, avec 1,5 milliard.

Mettant de côté leurs divergences, à la mi-novembre, la Chine et les États-Unis, les deux plus gros pollueurs de la planète, ont affiché une bonne volonté. Pékin a pris pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre au plus tard en 2030 avec l'intention d’y parvenir avant cette date. De leur coté, les États-Unis se sont engagés à réduire leurs émissions à hauteur de 26 ou 28% d'ici à 2025 par rapport à 2005.

«Nous n'avons pas de temps à perdre. C'est maintenant qu'il faut agir contre le changement climatique ou nous allons le payer encore plus cher» a déclaré le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon.

Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ainsi que le ministre péruvien de l’Environnement, Manuel Pulgar-Vidal, ont estimé, qu’à l’aube de l’accord final, les négociations de Lima étaient cruciales. Les états saisiront-ils cette ultime opporturnité? Le public compte sur leurs efforts conjugués pour l’avenir de la planète./.

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