Conflit Israël-Hamas: un premier bilan

(VOVWORLD) - Ce dimanche 7 avril, le conflit entre Israël et le Hamas entrera dans son septième mois. Des deux côtés, les pertes continuent de s’accumuler, et sur le terrain diplomatique, c’est l’impasse…  
Conflit Israël-Hamas: un premier bilan - ảnh 1Après un raid aérien israélien sur Deir el-Balah, dans la bande de Gaza, le 2 avril 2024. Photo: THX/TTXVN

Un désastre humanitaire…  

Le 7 octobre 2023, le Hamas lançait une attaque sur le territoire israélien. Les représailles qui s’en sont suivies ont littéralement ensanglanté la bande de Gaza, qui est le théâtre de ces affrontements… Six mois après, les pertes humaines et matérielles ont atteint un niveau jugé inacceptable par la communauté internationale. Les Nations Unies et l’Agence sanitaire palestinienne font état de près de 33.000 morts, côté palestinien, pour la plupart des civils. De son côté, l’UNICEF a dénombré plus de 13.000 enfants tués en six mois, ce qui constitue un triste record en la matière… On relève également plus de 75.000 blessés et 1,9 million de personnes, soit plus de 85% des 2,3 millions de Gazaouis, qui ont dû abandonner leurs maisons pour se réfugier ailleurs. Côté israélien, des milliers de militaires et de civils ont également perdu la vie, alors que des centaines d’otages restent aux mains du Hamas.

La bande de Gaza elle-même n’est plus qu’un vaste champ de ruines... Selon un rapport publié le 2 avril par l’ONU et la Banque mondiale, 62% des logements et 84% des établissements de santé ont été détruits ou endommagés. Même constat pour les écoles: 56 ont été détruites et 219 autres endommagées. La Banque mondiale estime le total des dégâts matériels à Gaza à 18,5 milliards de dollars, soit l’équivalant de 97% du PIB combiné de la bande de Gaza et de la Cisjordanie en 2022. Les Gazaouis qui restent dans la région souffrent d’une grave pénurie de services publics (santé, eau propre, alimentation..), comme a pu le constater Jeremy Laurence, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme.

«La situation actuelle est intolérable, et elle l’est d’autant plus que l’on pourrait empêcher cela. Nous l’avions dit, ce que doivent subir les Gazaouis est à la limite de la conscience humaine», a-t-il déclaré.

Dans ce contexte, l’aide humanitaire peine à parvenir, en raison des affrontements, bien sûr, mais aussi des obstacles posés par les bélligérants. Le Programme Alimentaire Mondial estime que les denrées alimentaires introduites à Gaza ne répondent qu’à 20% des besoins de la population. Au cours des six derniers mois, plus de 190 agents humanitaires ont perdu leur vie dans la région. Le 2 avril dernier, 7 employés de l’organisation non-gouvernementale World Central Kitchen ont été tués lors d’un raid aérien israélien, poussant le porte-parole des Nations Unies, Stephane Dujarric, à tirer, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme.

«Depuis des mois, les agents humanitaires travaillent au péril de leurs vies. Ce qui s’est passé le 2 avril le montre bien… Ces agents prennent des risques tous les jours à Gaza, qu’ils soient étrangers ou palestiniens, comme c’est le cas pour la plupart d’entre eux», dénonce-t-il.

Conflit Israël-Hamas: un premier bilan - ảnh 2Le porte-parole des Nations Unies, Stephane Dujarric. Photo: IRNA/TTXVN

… que la diplomatie de parvient pas à conjurer

Malgré le drame humanitaire qui est en train de se jouer à Gaza, tous les efforts diplomatiques visant à obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas restent vains. Le dernier cycle de négociations, parrainé par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, s’est clôturé le 3 avril, au Caire, sans qu’aucune avancée significative n’ait été enregistrée. Dans le monde, les nations restent profondément divisées, comme en témoignent les six très longs mois qu’il aura fallus aux Nations Unies pour accoucher dans la douleur d’une résolution exigeant - enfin - un cessez-le-feu immédiat à Gaza.  C’était le 25 mars dernier. Reste maintenant à savoir si la résolution en question va être suivie d’effets et là, force de reconnaître que rien n’est moins sûr…  

Pour l’instant, personne ne peut raisonnablement croire en un cessez-le-feu durable assorti d’une libération de tous les otages. L’opinion internationale veut néanmoins croire que les États-Unis peuvent obliger Israël à accepter certains compromis. Les dernières déclarations du secrétaire d’État Antony Blinken sont d’ailleurs sans équivoque...

«En ce qui concerne notre politique à Gaza, je veux dire ceci: si nous ne percevons pas les changements que nous voulons voir, nous allons alors changer notre politique», a-t-il averti.

À bon entendeur, donc… Il y aurait pourtant urgence à faire bouger les lignes, car à l’impasse diplomatique est venu se greffer un sérieux risque d’escalade et d’expansion du conflit. Depuis fin 2023, les Houthis du Yémen s’en prennent aux bâtiments de guerre occidentaux et aux navires marchands en mer Rouge, perturbant ainsi les flux commerciaux mondiaux. À sa frontière avec le Liban, l’armée israélienne continue d’affronter les forces du Hezbollah. À cela s’ajoutent les dernières attaques israéliennes sur des cibles iraniennes en Syrie, qui accentuent le risque d’un affrontement plus direct entre les deux principales puissances militaires du Moyen-Orient.

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