(VOVworld) – Choc, panique, traumatisme, indignation.... Toutes ces émotions ont été ressenties à travers le monde depuis moins d’une semaine après que le boeing MH17 de la Malaysie Airlines ait été abattu au-dessus de l’Ukraine. Aucune des 298 personnes à bord n’a survécu. Comment ce crash peut il influer la crise en Ukraine ?
Photo:internet
Un avion de ligne, transportant 298 civils entre Amsterdam (Pays-Bas) et Kuala Lumpur (Malaisie), a été abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine, jeudi 17 juillet. Par qui ? Une enquête doit le déterminer. Moins d’une semaine après l’accident, les tentatives pour comprendre se heurtent à différents obstacles et notamment à une polémique violente entre les parties concernées.
Une bataille de communication sans issue...
En attendant, les séparatistes de l'Est du pays et les autorités de Kiev se renvoient la responsabilité du crash de l'avion de la Malaysia Airlines. Les Occidentaux, eux, ont d’ores et déjà accusé les Russes, arguant qu’ils n’avaient rien fait pour empêcher la crise en Ukraine. Le patron du Kremlin, Vladimir Poutine attribue quant à lui la responsabilité à Washington qui avait donné son feu vert aux répressions de Kiev contre les séparatistes de l’Est. Les « preuves » ont également été publiées pour consolider leurs affirmations.
Selon les forces de sécurité ukrainiennes, Moscou aurait fourni aux séparatistes des systèmes sol-air de conception russe Buk-M1 de type SA-11, et probablement une équipe d’experts. Les services de renseignements ukrainiens ont publié un enregistrement mettant en cause les séparatistes. Le ministère russe de la Défense a déclaré qu’un avion de chasse ukrainien SU-25 se serait trouvé à proximité du MH17 peu avant la chute de celui-ci. Aucune de ces déclarations n’est confirmée actuellement et le public attend toujours les résultats des enquêteurs internationaux.
Les fins politiques derrière la catastrophe
Le président russe Vladimir Poutine a présenté des gages de bonne volonté lundi en estimant que « personne ne doit utiliser cette tragédie à des fins politiques ».
Les analystes estiment que l’évolution de la crise en Ukraine dépendra des conclusions de l’enquête. Deux scénarios ont été envisagés : le premier accuse les autorités de Kiev et le second attribue la responsabilité aux séparatistes pro-russes. Dans le premier cas, les Occidentaux n’auront d’autres choix que de critiquer Kiev et d’imposer des sanctions au niveau des Nations Unies. Bien qu’ils continuent d’accélérer les négociations et de dénoncer les appuis russes aux séparatistes, leur soutien et réaction en faveur de Kiev seront certainement moins énergiques qu’auparavant. Dans le deuxième cas, les autorités ukrainiennes vont élargir leur répression dans l’Est du pays. En réalité, l’escalade se poursuit dans cette région, en dépit des appels des enquêteurs à préserver les lieux de l’accident.
La scène politique de l’après catastrophe du MH17
Dans les jours qui viennent, de grands changements sont à prévoir au niveau de la scène politique ukrainienne. Au début, la question de l’Ukraine était la pomme de discorde entre les Russes, les Américains et les Européens. Avec le crash du Boeing de la Malaysia Airlines, et les 298 décès de différentes nationalités, cette crise est élargie au niveau mondial. L’enquête qui est diligentée actuellement est qualifiée de tardive et d’inefficace et met à dure épreuve la patience des pays ayant des victimes. Au pire, une intervention militaire en faveur de Kiev sera un risque latent.
Plus dangereusement, les pays européens ont fait écho à la confiance américaine selon laquelle, les séparatistes pro-russes sont les vrais auteurs. Moscou pourrait faire l’objet de nouvelles sanctions sans attendre les dernières conclusions. Mais quelle sera la réaction de la Russie ?
Une chose est certaine. Les positions de fer pousseront la crise de l’Ukraine dans l’impasse, alors que la sphère des séparatistes risque de se développer au-delà de l’Ukraine.