(VOVWORLD) - En Europe comme partout ailleurs dans le monde, la crise covid aura mis les systèmes sanitaires à rude épreuve… Comme si cela ne suffisait pas, beaucoup de professionnels de la santé sont maintenant en grève: ils exigent des augmentations de salaires et une amélioration de leurs conditions de travail.
Certains pays paralysés par les grèves
Grève inédite des infirmières britanniques devant l'hôpital St Mary's à Londres, le 15 décembre 2022. Photo : AVI
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En France, les médecins généralistes libéraux sont en grève depuis ce lundi pour réclamer une revalorisation du tarif des consultations qu’ils veulent voir passer à 50 euros, contre 25 actuellement. Déjà en décembre, ils avaient manifesté leur mécontentement et réduit leur activité de 30%. Malgré la triple épidémie en cours (grippe, bronchiolite et covid), qui se traduit par une saturation des services d’urgences et des lignes des urgentistes, les médecins sont invités à fermer leurs cabinets du 2 au 8 janvier inclus.
Au Royaume-Uni, des milliers d’urgentistes ont confirmé leur participation aux grèves prévues les 11 et 23 janvier prochains. Fin décembre dernier, 100.000 infirmières et infirmiers avaient organisé deux manifestations inédites dans l’histoire du service public pour réclamer une augmentation de 7,5%. Selon eux, l’actuelle rémunération ne peut pas subvenir à leurs besoins essentiels alors que le taux d’inflation a dépassé les 10%.
En Belgique, les médecins et les soignants sont en grève depuis plusieurs semaines pour exiger une réduction du nombre d’heures de travail et de meilleures conditions d’exercice. Les collectifs sociaux et sanitaires préparent une grève nationale pour le 31 janvier.
Même constat en Suisse. Pendant les deux derniers mois de 2022, Berne et Genève ont connu de grandes manifestations de la part des professionnels de la santé qui dénonçaient des horaires de travail insupportables.
La réaction des gouvernements
Depuis plusieurs semaines, la France est frappée par une résurgence de cas de grippe saisonnière, de bronchiolites et de covid. Les systèmes sanitaires sont de nouveau saturés et les professionnels, qui se retrouvent une fois de plus en première ligne, veulent faire pression sur le gouvernement.
Si Matignon n’a donné aucune réponse officielle, ce mardi, la Première ministre, Élisabeth Borne, a jugé «irresponsable» le mouvement de grève des médecins. Elle a affirmé avoir apporté des augmentations considérables ces deux dernières années. Le gouvernement présentera une feuille de route dans une semaine pour apporter une réponse à la fois aux soignants et aux Français qui souhaitent avoir un système de santé qui fonctionne, s’est engagée Elisabeth Borne.
Au Royaume-Uni, le Premier ministre Rishi Sunak a accepté de majorer de 4% le salaire des infirmiers, et proposé des bonus à partir de 2023. Il a estimé qu’une augmentation plus importante risquerait de refaire partir l’inflation à la hausse, au risque que ses mesures soient jugées insuffisantes par celles et ceux à qui elles sont adressées.
 Le trafic en Belgique paralysé par les grèves. Photo : AVI |
En Belgique, les grèves se poursuivent même si le ministre de la Santé, Frank Vendenbroucke, a affirmé avoir dépensé six milliards d’euros depuis 2019 pour améliorer les conditions de travail des professionnels de la santé.
Face à la colère des manifestants, les gouvernements doivent prendre des mesures plus pertinentes pour décharger les hôpitaux et arrêter les grèves, qui affectent les malades et fragilisent les systèmes sanitaires.