Crise migratoire en Europe: un an après

(VOVworld) - Voilà un an, désormais, que l’Europe fait face à une crise migratoire, la plus grave depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Tant que les pays européens n’arriveront pas à trouver de solution globale et définitive, les migrants continueront de déferler sur le Vieux continent, au risque de le déstabiliser.

 

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Voilà un an, désormais, que l’Europe fait face à une crise migratoire, la plus grave depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Photo: VNA

Fin août 2015, le chaos régnait en gare de Keleti, au centre de Budapest, la capitale hongroise. Des  milliers de migrants y attendaient un train pour l’Autriche ou pour l’Allemagne. En décidant alors d'accueillir les réfugiés, la chancelière allemande Angela Merkel allait enclencher une crise migratoire, dont l'issue paraît bien incertaine, aujourd'hui encore.

Angela Merkel, la logique de l'arroseur arrosé

Fin 2015, 1,1 millions de migrants avaient réussi à rejoindre l'Allemagne, bien plus que les 800 mille prévus. Au cours des 6 premiers mois de 2016, ils ont été plus de 200 mille. De l’avis du ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maiziere, cette forte baisse s’explique par la fermeture de la route des Balkans et par l’entrée en vigueur de l’accord conclu par l’Union européenne et la Turquie. Mais toujours selon Thomas de Maizière, l'accord en question pourrait bien devenir caduque d'ici peu.   

Malgré ce recul sensible, la popularité de la chancelière Algela Merkel a fortement pâti de ce flux migratoire. Certains migrants sont accusés d'avoir fomenté des troubles et mêmes des attentats terroristes. Lors des élections régionales du 4 septembre, le CDU (Union chrétienne-démocrate), le parti d'Angela Merkel, a enregistré son plus mauvais score dans le petit Land de Mecklembourg-Poméranie, où est située la circonscription de la chancelière. Avec seulement 19% des voix, il se retrouve en troisième position derrière le SPD (Parti social-démocrate) et surtout l'AfD (Alternative pour l'Allemagne), un parti euroceptique et anti- migrants. Ce revers fragilise la chancelière, et ce à la veille de rendez-vous électoraux cruciaux, prévus en 2017.    

Une capacité d'accueil limitée

En septembre 2015, l’Union européenne avait adopté un plan visant à répartir 160 000 demandeurs d'asile qui se trouvaient alors en Italie et en Grèce. Un an après, force est de constater que la situation n'a pas beaucoup évolué. Le 5 septembre dernier, la Commission européenne a appelé les Etats membres à assumer leur part de responsabilité mais jusqu’à présent, aucun migrant n’a été admis, ni par l’Autriche, ni par la Hongrie, ni par la Pologne. La Hongrie va d'ailleurs organiser le 2 octobre prochain un référendum sur le plan européen de répartition des réfugiés dans les pays membres de l’Union européenne, plan auquel le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est opposé en expliquant que ces quotas obligatoires menaçaient la souveraineté de son pays. En Autriche, Norbert Hofer, le candidat d'extrême droite, se trouve toujours en tête des sondages pour les présidentielles, qui auront lieu également le 2 octobre, et bien sûr, il est lui aussi tout à fait hostile à l'accueil des réfugiés.  

Plusieurs tentatives de règlement ont déjà été envisagées pour mettre fin à cette crise sans précédent mais aujourd'hui encore, les frontières restent fermées et les migrants meurent toujours en mer avant de rejoindre l’Europe. Et le président du Conseil européen Donald Tusk a prévenu: les capacités d’accueil en Europe sont « proches de leurs limites ».

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