Davantage de marchandises vietnamiennes pour les marchés traditionnels

2 ans après son lancement, le mouvement “les Vietnamiens privilégient les marchandises vietnamiennes” a enregistré des résultats positifs. Les produits fabriqués au Vietnam ont gagné toutes les régions du pays, y compris les plus lointaines et les plus reculées où habitent les minorités ethniques. Mais le plus grand mérite de ce mouvement aura été de faire changer l’avis des consommateurs quant à la qualité des produits nationaux, au profit de la production et du développement durable des entreprises vietnamiennes.

160 vagues d’acheminement de produits en zones rurales, 1600 entreprises participantes et 57 milliards de dongs de chiffres d’affaires: un beau bilan pour le ministère de l’Industrie et du Commerce, cette année! Dans les supermarchés et les centres commerciaux, les produits vietnamiens occupent une part écrasante qui va parfois jusqu’à 95%, comme c’est le cas du réseau Saigon Co-op. En ville, ils gagnent de plus en plus la confiance des consommateurs. Les entreprises rivalisent d’initiatives pour développer leur production et élargir leurs débouchés vers les zones rurales, industrielles, lointaines et reculées. Après 2 ans de mise en oeuvre du mouvement “les Vietnamiens privilégient les marchandises vietnamiennes”, 59% des consommateurs affirment que lorsqu’ils font des achats, ils accordent la priorité aux produits nationaux, 38% conseillent à leurs proches de le faire et 36% estiment qu’ils ont renoncé à leur habitude de privilégier les produits étrangers. Ce qu’il faut noter, c’est le succès de ce mouvement dans les zones rurales qui autrefois ne consommaient que des produits importés illégalement et de qualité médiocre. Aujourd’hui, l’engouement des consommateurs de ces régions pour les produits vietnamiens surprend même les entreprises les plus optimistes.

Les produits phares sont les produits textiles, les vêtements, les chaussures, les denrées alimentaires, les fruits et les légumes, mais aussi les produits ménagers, les matériaux de construction, les produits de bureau et de décor intérieur. Selon Nguyen Thi Hong Tin, responsable du marché domestique du groupe textile du Vietnam, celui-ci a organisé en 2011 une bonne soixantaine de ventes. “Désormais plus conscientes de l’importance du marché domestique et de ses 80 millions d’habitants, plusieurs entreprises sont devenues des pionnières avec une stratégie de développement très au point, comme Viet Tien, Phong Phu, Nha Be ou la compagnie de confection numéro 10. Celles-là ont engrangé des chiffres d’affaires collossaux et des bénéfices conséquents.”, a-t-elle indiqué.

Cependant, il reste encore des imperfections à améliorer. Certaines entreprises n’ont pas encore su élaborer une stratégie de distribution cohérente. Parfois, elles participent à des foires ou des expositions juste pour présenter et vendre leurs produits sans vraiment penser à élaborer une marque commerciale pour gagner la confiance des consommateurs. Selon Dinh Thi My Loan, secrétaire générale de l’association des détaillants vietnamiens, les vendeurs doivent faire preuve de davantage de dynamisme et de professionnalisme dans la promotion des produits. Il faut aussi accorder une plus grande attention à la qualité des services de vente, d’après-vente, et du soin de la clientèle. “Dans les marchés traditionnels, les petits commerçants veulent vendre des produits vietnamiens, les producteurs de produits vietnamiens veulent s’y faire une place et les consommateurs sont prêts à suivre. Le problème réside dans le lien entre le producteur, le vendeur et le consommateur. Ce lien n’est pas encore fluide. Par exemple, quand les vendeurs souhaitent acheter des produits vietnamiens, certains producteurs refusent de les approvisionner, préférant exporter. Et ils posent comme condition à ceux qui veulent leurs produits qu’ils achètent en grande quantité et n’aient pas le droit de retourner ou de changer les produits. Or, il existe d’autres sources de marchandises bien plus flexibles.”, a souligné Mme Loan.

Pour Ho Thi Kim Thoa, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, pour que ce mouvement soit efficace sur du long terme, il faut des mesures synchrones. Tout d’abord, les entreprises nationales doivent produire des produits de qualité répondant au goût des consommateurs mais à moindre prix que ceux importés. En parallèle à cela, chaque consommateur est appelé à penser au développement du pays chaque fois qu’il fait ses achats pour privilégier les produits et les services vietnamiens. “Nous avons monté un programme de coordination entre le producteur, le distributeur et le consommateur. L’année prochaine, nous investirons davantage dans les infrastructures commerciales, car il n’y a pas de distribution sans lieux de vente! Actuellement, nous acheminons des marchandises vers les zones rurales, lointaines et reculées à l’occasion de marchés périodiques, mais quand ces marchés ferment leurs portes, les marchandises vietnamiennes ont du mal à rester. Donc, à partir de l’année prochaine, nous allons collaborer avec les autorités locales de manière à ce que les produits vietnamiens puissent avoir leur place dans les centres commerciaux et les marchés traditionnels des zones lointaines et reculées.”, a fait savoir Ho Thi Kim Thoa.

A l’approche du nouvel an lunaire, le ministère de l’Industrie et du Commerce va aider les entreprises domestiques à organiser des points de vente dans les zones lointaines, reculées, frontalières et insulaires. Dans le même temps, il va multiplier les foires et les expositions pour vanter aux consommateurs la supériorité des produits vietnamiens. Il encourage les entreprises à collaborer entre elles pour tout ce qui touche à l’information sur le marché, à lutter contre toutes formes de concurrence malsaine comme le dumping par exemple. Enfin, le ministère s’engage à attribuer des certificats de qualité avec des normes bien précises, afin de lever tout préjugé concernant les produits nationaux./.

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