De nouveaux défis attendent la Syrie

(VOVworld)- Les forces syriennes de défense aérienne ont détruit vendredi dernier un avion turc de reconnaissance F4 Phantom. Alors que cette affaire est en cours d’éclaircissement,  hier, un avion turc de sauvetage aurait essuyé des tirs syriens alors qu'il menait des recherches en mer pour retrouver les pilotes du F4. Ces évolutions font monter la tension entre les 2 pays et pourraient provoquer des affrontements bilatéraux dans le contexte où Damas fait déjà face à une grande instabilité.

La destruction du F4 par la Syrie est un acte "hostile au plus haut point” et la Turquie prendra des mesures d’autodéfense dans le cadre du droit international. C’est ce qu’a affirmé Bulent Arinc, vice-Premier Ministre Turc. Selon lui, la Turquie examinera dans les prochains jours si elle suspendra ou non les exportations d’électricité vers la Syrie. Le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu a affirmé que le F4 effectuait un vol de formation et inspectait le système radar et qu’il ne menait pas une mission de reconnaissance.

Cette affaire affecte gravement les relations entre les 2 pays voisins. Elle a été saisie par l’Occident pour augmenter la pression internationale sur le régime du président Bashar al Assad et intervenir plus profondément dans les affaires intérieures de la Syrie comme l’ont prévu les analystes. Alors que la Syrie clame que cette destruction du supposé avion de chasse F4 turc était un acte d’auto-défense car l’appareil violait l’espace aérien syrien, l’OTAN dont la Turquie est membre a décidé de tenir une réunion urgente mardi. Les Etats-Unis ne restent pas en dehors de l’affaire. Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a affirmé à la hâte que son pays travaillerait avec la Turquie pour obliger la Syrie à prendre ses responsabilités. Auparavant, la secrétaire d’état américaine Hillary Clinton avait annoncé que Washington coopérerait étroitement avec Ankara afin d’accélérer le processus de transfert du pouvoir en Syrie. Pour isoler davantage le gouvernement syrien et obliger le président Bashar al Assad à céder le pouvoir face à la pression internationale, les ministres des affaires étrangères de 27 pays membres de l’Union Européenne ont adopté lundi de nouvelles sanctions contre les ministères et compagnies étatiques de la Syrie. Il s’agit de la 16è sanction de l’UE contre la Syrie depuis mars 2011. Au total, 129 personnes et 49 institutions du régime de Bashar al Assad ont été placées dans la liste noire de l’UE. L’Australie a aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Damas dont des restrictions ou interdictions d’échanges commerciaux dans les secteurs pétrolier, financiers ou des télécommunications.

Face à cette situation sensible, le vice-ministre russe des Affaires Etrangères Alexander Glushko a pressé l’OTAN de faire preuve de retenue. L’Iran, un allié de la Syrie, espère que cette affaire sera évaluée de façon honnête et qu’une solution pacifique permettra de garantir l’ordre et la stabilité de la région. La Chine a appelé toutes les parties concernées au calme.

Entretemps, les affrontements entre les forces de sécurité syriennes et l’opposition n’ont pas donné de signes de répit. Selon l’observatoire syrien des droits de l’homme basé en Grande Bretagne, la semaine passée aura été l’une des plus sanglantes de la crise qui dure depuis 15 mois. Dimanche, la violence a fait au moins 34 morts. Depuis mars 2011 jusqu’à présent, elle a coûté la vie à 15.000 personnes. La situation ne s’améliore donc pas en Syrie. Bien au contraire, après la destruction du F4 turc, elle s’aggrave. On peut craindre que la crise politique syrienne se propage à toute la région du Moyen-Orient./.

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