De nouveaux mais fragiles espoirs de paix au Proche-Orient

(VOVworld)- La communauté internationale a poussé un soupir de soulagement, mardi 13 mars, lorsqu’Israël et la Palestine ont conclu une trêve totale et bilatérale au terme de quatre jours de confrontation sanglante. Cet accord a été arraché après une intense mobilisation de l’Egypte invitant les deux parties à mettre fin à leurs opérations militaires dans la bande de Gaza et aux massacres de Palestiniens.

Lundi 12 mars, le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon a présidé une réunion du quartet, lequel englobe l’ONU, les Etats-Unis, la Russie et l’Union Européenne, pour chercher une solution de paix au Proche-Orient. A cette réunion, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le ministre russe des Affaires Etrangères Sergei Lavrov, la haute représentante de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton et l’émissaire du quartet pour le Proche-Orient Tony Blair ont abordé un certain nombre de points relatifs à l’établissement de la paix dans la région comme la délimitation des frontières, la sécurité, les réfugiés, le statut de Jérusalem, ou encore le retrait des Israéliens des territoires occupés depuis 1967.

Par ailleurs, la trêve signée mardi a permis une accalmie et ouvert la voie à un processus de paix au Proche-Orient, et ce, alors même que quelques jours auparavant, aucune éclaircie ne semblait envisageable, étant donné la situation dans la bande de Gaza. Rappelons en effet qu’Israël a mené des frappes aériennes sur la bande de Gaza en représailles aux tirs palestiniens d’une centaine de projectiles dans le secteur d’Eshkol, au sud d’Israël, qui ont blessé 4 personnes. Le Premier Ministre israélien Benjamin Nétanyahou avait même affirmé que l’Etat Hébreu poursuivrait les frappes aériennes contre n’importe quel groupe armé qui tenterait d’attaquer les Israéliens. Selon les statistiques, en 4 jours de frappes aériennes, 20 Palestiniens ont péri et 30 autres ont été blessés. Ce conflit entre Israéliens et Palestiniens aura été le plus sanglant de ces trois dernières années dans la bande de Gaza. Dimanche dernier, la Palestine et Israël ont demandé simultanément une intervention du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans une lettre adressée au conseil, Israël a vivement critiqué la communauté internationale, l’accusant de faire la sourde oreille face aux tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Quant à l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, il a appelé le Conseil de sécurité à agir immédiatement pour enrayer cette crise, tout en rendant Israël responsable de violence et de terrorisme.

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Ce conflit aura été le plus sanglant de ces trois dernières années dans la bande de Gaza

Les récentes évolutions ont permis à la communauté internationale de reprendre espoir quant à une éventuelle reprise du processus de paix au Proche-Orient, lequel est dans l’impasse depuis plus d’un an. Mais l’opinion internationale estime que ce nouvel accord n’est pas assez solide, la confiance restant vacillante, tant chez les Israéliens que chez les Palestiniens. Les observateurs se refusent à y voir la sortie de l’impasse, en pointant du doigt les divergences inter-palestiniennes. Les représentants du Hamas et du Fatah n’ont en effet abouti à aucune avancée dans la formation d’un gouvernement d’union nationale, malgré l’accord conclu par les deux parties le 6 février dernier à Doha, au Qatar. Les principaux points d’achoppement qui subsistent entre les deux factions rivales concernent les questions liées à la sécurité et à l’autodétermination. Et en ce qui concerne les relations israélo-palestiniennes, le tableau n’est guère plus brillant. Début mars, par l’intermédiaire de la Jordanie, la Palestine a transmis un message à Israël, lui rappelant les conditions à la reprise des pourparlers de paix, à savoir entre autres la création de deux Etats sur la base des frontières de 1967 et l’arrêt total de la construction des colonies juives dans les zones contentieuses dont Jérusalem-Est… La communauté internationale estime que l’Etat hébreu n’acceptera pas facilement ces conditions.

Pour le moment, il existe des obstacles difficiles à surmonter dans les relations israélo-palestiniennes. On espère pourtant que cette nouvelle trêve conjuguée aux efforts de la communauté internationale permettront de laisser entrevoir la sortie du tunnel.

Anh Huyen

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