De nouveaux signes de tension en péninsule coréenne

(VOVworld)-Cette fin d’année semble marquée par un nouveau regain de tension en péninsule coréenne. La République Populaire Démocratique de Corée a en effet annoncé le lancement d'une fusée destinée à mettre sur orbite un satellite d'observation terrestre. Les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne étant toujours dans l’impasse, cette annonce de Pyongyang ne peut que raviver les tensions entre les deux frères ennemis coréens : de quoi semer l’inquiétude dans toute l’Asie de l’Est.

Le gouvernement sud-coréen a affirmé ce mercredi que Pyongyang avait achevé l’installation du pas de tir d’une fusée chargée de lancer courant décembre un satellite civil. Les trois étages de la fusée Unha-3 ont en effet été montés sur le pas de tir de la station de lancement de Sohae, selon l’agence sud-coréenne Yonhap, qui précise que divers équipements, tels que des radars et des caméras, doivent encore être installés avant que les réservoirs ne soient remplis de carburant.

De fait, la République Populaire Démocratique de Corée avait annoncé son intention de procéder au tir d'une fusée chargée d’un satellite d'observation terrestre, entre les 10 et 22 décembre, pour commémorer le premier anniversaire du décès du leader Kim Jong-Il. Selon les informations fournies par Pyongyang, le premier étage devrait retomber dans la mer Jaune, au large de la côte ouest de la péninsule coréenne, et le deuxième étage dans l’océan Pacifique, à quelque 190 km à l'est des Philippines. Pyongyang a également assuré que ce tir avait des visées « pacifiques », qu’il n’avait pas d’autre objet que le développement scientifico-technologique.


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La fusée à longue portée Unha 3 sur son pas de tir sur le site de Sohae, en avril dernier. (Photo : David Guttenfelder/AP)

Cependant, tout comme pour le tir manqué d’avril dernier, celui-ci suscite d’ores-et-déjà de vives critiques au sein de la communauté internationale. « Le lancement d'un satellite nord-coréen serait un acte de provocation portant atteinte à la paix et à la sécurité dans la région », a déclaré dans un communiqué la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland, rappelant que toute utilisation par Pyongyang de missiles balistiques constitue une violation directe des résolutions du conseil de sécurité de l'ONU. De son côté, la République de Corée a prévenu  qu’elle aborderait cette affaire devant le conseil de sécurité de l’ONU et qu’elle ferait pression pour que de nouvelles sanctions soinet décidées à l’encontre de Pyongyang. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, appelle Pyongyang à revenir sur sa décision et à suspendre toute activité liée à un éventuel programme non-balistique. Quant au directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, Yukiya Amano, il estime que ce projet de tir est susceptible de mettre à mal tous les efforts entrepris pour dénucléariser la péninsule coréenne. Même la Chine, qui passe pour être son principal allié, fait pression sur la République Populaire Démocratique de Corée pour l’obliger à faire marche arrière. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires Etrangères, Hong Lei, a exhorté Pyongyang à faire montre de prudence et à s’abstenir de tout agissement susceptible de provoquer un regain de tension dans la région.         

Mais le stade des déclarations et des avertissements semble dépassé. Ces derniers jours, les armées japonaises, sud-coréennes et américaines ont commencé à déployer des armements modernes dans la région. L’armée sud-coréenne a annoncé mercredi la mise en service d’un nouvel équipement radar capable de détecter la présence de fusées, afin de parer à toute attaque nord-coréenne. Séoul est en train de réfléchir au déploiement d’un dispositif anti-missile, au cas où la fusée nord-coréenne sortirait de sa trajectoire. Le Japon, quant à lui, a installé des missiles Patriot dans la base militaire d’Okinawa où l’armée américaine dispose d’avions de reconnaissance stratégiques électroniques. Par ailleurs, plusieurs destroyers nippons sont chargés de contrôler le ciel de l’Est de la Chine, du Japon et la mer Jaune et de détruire la fusée nord-coréenne si celle-ci pénètre dans l’espace aérien de l’empire du soleil levant. Les Etats-Unis, le Japon et la République de Corée ont monté un plan de coopération étroit, pour suivre de près l’évolution de la situation.

Cette montée de la tension dans la région provoque de l’inquiétude dans la communauté internationale. Jusqu’à présent, Pyongyang reste inflexible. Ce tir, s’il a lieu, interviendra au moment où le président américain Barack Obama entame son second mandat et où le Japon se prépare à de nouvelles élections importantes, tout comme la République de Corée. deux tirs de missiles nord-coréens en huit mois ! Voilà qui sonne comme un défi pour les pays qui tentent de ramener Pyongyang à la raison ! 

Nul ne sait encore jusqu’où ira cette affaire, mais il est d’ores-et-déjà clair que l’heure n’est décidément pas à l’apaisement et à la négociation en péninsule coréenne.   

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