(VOVWORLD) - Les États-Unis viennent d’imposer des restrictions sur les exportations à cinq entreprises chinoises. Ces mesures ne sont certes pas aussi sévères que la majeure partie de celles qui ont été prises auparavant. Elles n’en demeurent pas mois susceptibles d’aggraver les tensions entre les deux premières puissances mondiales...
Le président américain Joe Biden. Photo: Reuters |
Les entreprises ajoutées à la “liste noire” du département américain du Commerce sont essentiellement de grandes productrices de polysilicium, le polysilicium étant un matériau utilisé dans la fabrication des panneaux solaires. Elles ont été accusées d’avoir recouru à du travail forcé.
A mesure que le ton se durcit...
Ces nouvelles restrictions ont été annoncées moins de trois semaines après que le président américain Joe Biden a mis à l’index 28 entreprises chinoises pour implication présumée dans des affaires d'espionnage, portant à 59 le nombre total d'entreprises chinoises dans lesquelles les Américains ne peuvent plus investir.
Mais ces nouvelles sanctions arrivent surtout à un moment où il est devenu clair que les États-Unis cherchent à restaurer leurs alliances traditionnelles pour faire front commun contre la Chine. Lors du premier déplacement du patron de la Maison Blanche en Europe, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), dont le sommet annuel s'est tenu le 14 juin à Bruxelles, a pour la première fois publié une déclaration commune affirmant que le renforcement de la puissance militaire de la Chine et son comportement déterminé constituaient des «défis systémiques» pour l'ordre international et une menace pour la sécurité de l'Alliance. Le sommet du G7, dont tous les membres sont des alliés des États-Unis, a également publié une déclaration sur toute une série de “sujets qui fâchent” tels que Hong Kong, Taiwan, le Xinjiang... Pékin a d’ailleurs aussitôt réagi, avec la fermeté que l’on peut imaginer.
... la porte du dialogue se referme
Il y a quelques jours encore, certains observateurs caressaient l’idée d’un face-à-face entre Joe Biden et Xi Jinping en marge du sommet du G20 prévu à Rome en octobre 2021. Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, a lui même évoqué cette hypothèse, voyant dans cette possible rencontre une réplique de celle qui vient d’avoir lieu à Genève entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Autant dire que ces nouvelles sanctions ont fait l’effet d’une douche froide...
Le fait est que les divergences entre Washington et Pékin sont si importantes (commerce, droits de l’homme, revendications de la Chine en mer Orientale...) qu’un face-à-face est peu probable dans un avenir proche et que même s'il avait finalement lieu, il n’y aurait sans doute pas grand chose à en attendre. La rencontre qui a eu lieu au mois de mars en Alaska entre les chefs de la diplomatie avait du reste donné le ton, un ton pour le moins glacial...
Il y aurait pourtant urgence à réinstaurer une forme de dialogue, ne serait-ce que pour clarifier les points de vue...