Derrière le patriotisme présumé de l’étudiante Nguyen Phuong Uyen

(VOVworld) - Depuis peu, certains médias étrangers ont donné des informations falsifiées sur le cas de Nguyen Phuong Uyen, étudiante à l’Ecole supérieure de l’industrie alimentaire de Ho Chi Minh-ville, qui avait été arrêtée pour infraction à la loi. Mais, au fond, qu’est-ce qui s’est vraiment passé?

Derrière le patriotisme présumé de l’étudiante Nguyen Phuong Uyen - ảnh 1
Le colonel Nguyen Sau, chef de la police judiciaire de Long An, à
la conférence de presse sur cette affaire, tenue le 3 novembre.


Le 19 octobre 2012, la police judiciaire de la province de Long An, au Sud, a engagé des poursuites à l’encontre de Nguyen Phuong Uyen et de Dinh Nguyen Kha, l’un de ses complices. Ces derniers doivent faire l’objet d’une détention provisoire de 4 mois au cours desquels une enquête est menée pour faire la lumière sur leurs activités de propagande contre l’Etat de la République Socialiste du Vietnam, selon l’article 88 du Code pénal. Auparavant, les services compétents avaient découvert chez Dinh Nguyen Kha des preuves sur la diffusion, par celui-ci, de documents qui violent la loi. Ils ont établi que Kha et Uyen avaient agi ensemble en émettant des tracts, lesquels dénaturaient la politique religieuse et foncière du Parti communiste et de l’Etat vietnamiens tout en traduisant un point de vue erroné sur la souveraineté maritime et frontalière du Vietnam dans ses contentieux avec la Chine. Kha et Uyen ont suivi les ordres d’un certain Nguyễn Thiện Thành, membre de la soit-disante “Jeunesse patriotique” qui, en réalité, n’est autre qu’une organisation réactionnaire spécialisée dans la propagande contre la République Socialiste du Vietnam.

Dans un manuscrit par lequel elle reconnaît ses délits, Nguyen Phuong Uyen raconte comment avec Kha, elle a émis des tracts et mené d’autres activités à l’encontre de l’Etat. Selon ses propres déclarations, le 3 octobre 2012, Kha et Uyên se sont rendus vers le secteur du pont An Sương, à Ho Chi Minh-ville, pour reconnaître les lieux et émettre des tracts. Afin d’attirer l’attention des habitants, Kha a confié à Uyên 2 millions et demi de dongs pour qu’elle change cette somme en billets de 20 mille, 10 mille et 5 mille dongs. Ils ont ensuite collé ces billets sur le dos des tracts, un billet par tract, avant de les mettre dans un carton portant le drapeau à trois rayures, l’emblème de l’ancien régime de Saigon. Kha avait fabriqué un dispositif de réglage d’horaire similaire à celui d’alarme d’un téléphone portable: quand ce dispositif vibrait, le carton s’ouvrait automatiquement pour laisser échapper les tracts. Kha et Uyên ont encore photographié et filmé les services compétents en train de saisir les tracts, puis ont envoyé ces photos et vidéos à Thành, leur chef, via les réseaux sociaux facebook et yahoo. Auparavant, le 20 août 2012, guidée par Thành, Uyên avait utilisé du sang dilué pour écrire sur une étoffe blanche des mots dénigrant le Parti Communiste Vietnamien, étoffe qu’elle avait par la suite collé, de même que des dessins reproduisant le drapeau jaune à trois rayures rouges, le long de la nationale 28 dans la province de Binh Thuan. Elle a envoyé des photos de ses réalisations -19 fichiers, en tout - à Thành qui les a publiées sur le site web de l’organisation “Jeunesse patriotique” et sur son compte facebook sous le nom de Nguyễn Tấn Cường. Après son arrestation, Uyên a fait acte de repentance: “Je reconnais avoir violé la loi vietnamienne et être allée à l’encontre du Parti communiste et de l’Etat vietnamiens”, a-t-elle confié. Uyên a expliqué qu’elle avait agi ainsi pour que Thành lui donne un ordinateur portable, un téléphone et paie ses études. Elle a sollicité la clémence du Parti et de l’Etat, souhaitant que ces derniers ne lui infligent qu’une peine légère pour qu’elle puisse poursuivre ses études, devenir une citoyenne utile et expier ses fautes.

Voilà ce qui s’est vraiment passé. C’est son pragmatisme qui a eu raison de l’étudiante Nguyen Phuong Uyên qui doit désormais assumer la pleine responsabilité de ses actes, devant la loi. Mais, entre-temps, plusieurs organisations de Vietnamiens à l’étranger ont falsifié des preuves en publiant sur Internet des pétitions collectives à l’intention du Président de la République ainsi que des “lettres du coeur” appelant les intellectuels à soutenir cette jeune fille. Les services compétents ont établi que la liste des 109 étudiants de l’Ecole supérieure de l’Industrie alimentaire de Ho Chi Minh-ville, auteurs présumés d’une pétition envoyée au chef de l’Etat, est fausse. Nguyễn Thị Kim Thu, une camarade de classe de Nguyen Phuong Uyen, fait savoir, je cite: “Uyên et moi sommes très proches, mais je n’imaginais pas qu’elle pourrait agir de manière aussi irréfléchie. J’ai été encore plus stupéfaite de voir mon nom dans la liste des auteurs de la lettre envoyée au Président de la République pour demander sa grâce en faveur de Uyên. Il s’agit d’une usurpation de nom, non seulement moi, tous nos autres camarades de classe ignorent l’existence de cette pétition”, fin de citation.

L’histoire de Nguyen Phuong Uyen est celle d’une confusion politique, d’une malcompréhension du patriotisme et d’une gaffe d’une étudiante. Mais quoi qu’il en soit, cette affaire a porté atteinte au patriotisme réel de chaque Vietnamien. Il est vraiment dommageable que Phương Uyên et d’autres personnes, pas uniquement des jeunes d’ailleurs, se soient laissés abusées par des mauvais éléments à cause de leur ardeur et de leur patriotisme mal placés, ce qui leur a fait perdre des valeurs, aux yeux de leur famille, de la société et de la Patrie.

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