Economie européenne: les impacts de la crise de la dette publique

(VOVworld)- Les manifestations en Espagne et au Portugal, 4è et 5è économies européennes, contre la hausse des impôts et la réduction des dépenses gagnent de l’ampleur au risque de finir en émeutes. Après la Grèce, l’Irlande et l’Italie, ces 2 économies sont elles-aussi tombées dans une double crise qui aggrave la dette publique en Europe. Les dirigeants européens n’ont pour l’heure pas trouvé d’issue.

Des dizaines de milliers de personnes venues de toute l’Espagne se sont rassemblées lundi à Madrid pour protester contre les mesures économiques d’austérité prises par leur gouvernement. A la tête de cette manifestation, des centaines d’organisations sociales réunies en un “sommet social”. Les protestataires sont majoritairement des fonctionnaires d’état qui ripostent contre l’augmentation des impôts et la réduction des dépenses pour les services sociaux. Les slogans scandés accusent le gouvernement espagnol de favoriser les politiques servant aux intérêts des marchés financiers internationaux, de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International et non pas aux intérêts du peuple espagnol. Cette manifestation a éclaté après que le gouvernement espagnol a déclaré le lancement de nouvelles restrictions budgétaire à la fin du mois pour réduire de 125 milliards de dollars les dépenses publiques pendant 3 ans. Madrid recevra en revanche 36 milliards de dollars dès le mois de septembre sur le total des 122 milliards de dollars promis par le FMI et les institutions financières européennes qui aideront les banques espagnoles à régler les dettes mauvaises dûes à la crise immobilière et au chômage qui s’élève déjà à 25%.

Même scénario à Lisbonne au Portugal et dans plusieurs villes. Près de 100 mille personnes étaient mobilisées. Des affrontements se sont produits entre les manifestants et les forces de sécurité à l’extérieur du siège de l’Assemblée nationale. Le bureau du FMI est aussi devenu la cible des manifestants. Et en contrepartie des 110 milliards de dollars d’aides financières, le gouvernement portugais doit appliquer des mesures d’austérité, obligeant les employés à payer plus pour les services de sécurité sociale. L’opinion estime que les travailleurs seront les premiers touchés, non pas les riches.

Réduire la dette publique en freinant les dépenses publiques ou en augmentant les impôts ne fait évidemment pas consensus. Les économies les plus faibles de la région doivent faire face à de nombreuses difficultés: faible croissance, perte de la compétitivité sur le marché mondial, déficit de la balance de paiement, taux de chômage élevé. Tous ces facteurs menacent l’existence de la zone euro.

Quelles solutions alors pour sortir l’Europe de la morosité actuelle? Les dirigeants et les économistes européens n’ont pas encore trouvé la réponse. Récemment, les dirigeants de la zone euro ont approuvé le plan d’intensification de la croissance, la création du mécanisme commun de supervision bancaire. Mais d’après les observateurs, cette zone a besoin de solutions plus fondamentales. La poursuite de l’application de la politique monétaire élargie et les offres d’allègement quantitatif entreprises par les Etats Unis pourraient être une bonne orientation. Il faudrait ainsi baisser les taux d’intérêts bancaires et augmenter le volume d’argent en circulation sur le marché afin d’acheter directement les dettes des pays membres de la zone euro. L’Union Européenne doit aussi réduire le fossé de crédibilité entre ses économies et émettre des bons d’euro-Eurobond-en faveur des économies frappées par l’instabilité financière. Mais, cette solution est actuellement rejetée par l’Allemagne. L’Europe ne peut aboutir à un accord politique dans la mesure où ses pays membres ont des intérêts différents.

La crise de la dette publique dans la zone euro n’est pas résolue. Pour l’instant, l’Europe doit maintenir sa confiance en sa monnaie unique. Concernant la réduction des dépenses, il faut montrer une grande souplesse et une équité pour parvenir à un haut consensus de toutes les couches sociales. Selon les analystes, la zone euro des 17 pays pourrait tomber cette année en période de récession, faute de solution efficace./.

Commentaires

Autres