Élections législatives cambodgiennes de 2013 : un vote pour la stabilité

VOVworld)- C’est ce dimanche que les élections législatives se dérouleront au Cambodge. 8 partis politiques sont en lice pour cette 5ème édition. Le véritable enjeu de cette élection est la lutte pour le pouvoir qui oppose les deux grands partis que sont d’un côté, le parti du Peuple cambodgien (PPC) du Premier ministre Hun Sen actuellement au pouvoir, et de l’autre, son principal rival, le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) de Sam Rainsy. A l’heure actuelle, il semble que le PPC du Premier ministre Hun Sen soit en avance, et il est presque acquis que Hun Sen pourra bel et bien continuer à diriger le Cambodge avec pour objectif de poursuivre sur la voie du développement.

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Au pouvoir depuis 28 ans, Hun Sen a maintenant le plus long mandat actuel en tant que Premier ministre en Asie du Sud
(Photo: kienthuc.net.vn)

Selon le Comité électoral cambodgien, quelque 9,6 millions d’électeurs, parmi les 14 millions d’habitants que compte le Cambodge, se rendront aux urnes ce dimanche dans le cadre des élections législatives, afin d’élire 123 sièges au Parlement. La campagne électorale a débuté il y a tout juste un mois. 8 partis sont en lice, dont les trois plus grands que sont le parti du Peuple cambodgien du Premier ministre Hun Sen, le parti de l’opposition CNRP de Sam Rainsy et le parti royaliste FUNCINPEC. Tous s’engagent à améliorer la vie des Cambodgiens!

Le programme électoral du PPC donne son soutien au Premier ministre Hun Sen pour que celui-ci poursuive sa politique au cours d’un nouveau mandat quinquennal, de même que pour les mandats suivants. Le parti au pouvoir privilégie également une alliance avec le FUNCINPEC afin de former un nouveau gouvernement à la condition que le PPC gagne ces élections. En outre, le parti du Premier Ministre insiste sur le renforcement de la coopération avec tous les forces politiques, ainsi qu’avec toutes les couches sociales, et ce pour la défense et l’édification nationale. Le PPC s’engage par ailleurs à régler les questions frontalières avec les pays voisins, dans le respect de la Constitution, de la loi cambodgienne et du droit international, comme le sont les chartes internationales, et ce dans le but de garantir la souveraineté et l’intégrité du Cambodge, et d’édifier une frontière pacifique, amicale, de coopération et de développement. Le PPC renforcera également la lutte, par le biais de la Cour internationale de justice, pour une reconnaissance par la CIJ de la souveraineté cambodgienne sur le temple de Preah Vihear, au regard de la décision de 1962.

Le CNRP de Sam Rainsy, qui vit actuellement en exil, a aussi avancé son programme électoral, promettant notamment une allocation mensuelle de 10 dollars à tous les Cambodgiens âgés de plus de 65 ans, une augmentation du SMIC à 150 dollars pour les travailleurs et à 250 dollars pour les fonctionnaires. Par ailleurs, CNRP a promis de baisser le prix de l’essence, de l’électricité, de l’eau et des engrais, tout en garantissant des services sanitaires gratuits au bénéfice des plus pauvres.

Quant au FUNCINPEC- le parti royaliste de la princesse Norodom Arun Rasmey, la cadette du roi défunt Norodom Sihanouk, il s’engage à défendre le régime monarchique et l’intégrité territoriale, ainsi qu’à maintenir la paix, l’unité et à favoriser la réconciliation nationale.

Tous les partis en lice essayent de gagner le vote des électeurs en organisant diverses activités, et en intensifiant leur campagne électorale. Cependant, de l’avis de certains observateurs, il est peu probable de voir le PPC du Premier ministre Hun Sen ne pas arriver en tête. Il convient à cet égard de rappeller que Hun Sen a gagné les deux élections précédentes. L’actuel Premier ministre du Cambodge est au pouvoir dans le pays depuis maintenant 28 ans. Avec le sultan du Brunei, Hun Sen est devenu l’un des dirigeants dont la longévité aux reines du pouvoir est parmi les plus grandes  en Asie du Sud-Est. De surcroît, il est indéniable que sous la gouvernance de Hun Sen, le Cambodge est passé du statut de nation ravagée par la guerre à un Etat dont l’économie connaît une des plus fortes croissances économiques en Asie du Sud-Est. Le tourisme cambodgien connaît lui un développement éclatant. L’an dernier, le pays d’Angkor a accueilli 3 millions et demi de touristes, et le tourisme lui a rapporté 2,2 milliards de dollars, soit 12% du PIB national. Devenue démocratie en 1993, à l’issue d’élections sous l’égide des Nations Unies, le Cambodge est aujourd’hui un jeune tigre de la région qui a su maintenir une croissance annuelle de 10% durant plus d’une décennie, et ce jusqu’à la crise financière de 2008. Ainsi, selon les analystes, forts de tous ces résultats positifs, Hun Sen devrait recevoir le soutien de nombreux électeurs privilégiant ainsi la stabilité politique actuelle plutôt que des promesses dont l’issue est incertaine. Ajoutons à cela qu’au seuil des législatives, le Premier ministre Hun Sen a demandé à la famille royale de gracier Sam Rainsy, leader du parti de l’opposition, condamné à 11 ans de prison et qui vit actuellement en exil. Ce geste a concouru au renforcerment de la côte de popularité de Hun Sen, déjà considéré par les électeurs cambodgiens comme un dirigeant démocratique, soutenant un pluralisme de partis concurents. L’amnistie accordée à Sam Rainsy est aussi perçue comme un moyen de réduire la pression politique existante au Cambodge depuis que ce dernier a été condamné et a dû quitter le pays pour vivre en exil.

Avec le soutien quasi-absolu des électeurs, le PPC devrait gagner confortablement une majorité des sièges au Parlement lors des législatives de ce dimanche. Le Premier ministre Hun Sen pourra ainsi continuer à diriger le pays pour le développement, la stabilité, la prospérité et l’intégration du Cambodge au monde./.

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