Eradiquer Ebola : encore un long parcours

(VOVworld) - Le virus Ebola se déplace. Si le rythme des contaminations a diminué dans certaines des régions les plus sensibles, d'autres secteurs sont désormais touchés. Impossible et vraiment prématuré, donc, d'affirmer que l'épidémie est sous contrôle. Pour stopper l'expansion, le monde doit faire encore mieux.

 
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Photo: Internet

Le bilan de l'épidémie de fièvre Ebola qui touche principalement l'Afrique de l'Ouest ne cesse de croître. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé avoir recensé plus de 4.500 morts depuis mars dernier, alors que le nombre de personnes infectées a dépassé le cap des 9.200 cas. Le virus continue de se propager, surtout au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée. Aux Etats-Unis, un deuxième membre du personnel médical de l’hôpital texan où avait été traité le Libérien Thomas Duncan, qui a succombé au virus, a contracté la maladie. Un autre cas a été confirmé en Espagne, premier pays européen à être touché, où d’autres cas suspects ont été soumis à des tests médicaux. L’angoisse de contagion de masse du virus Ebola gagne donc du terrain hors d’Afrique.

Premiers signes positifs

L’espoir d’éradiquer la fièvre hémorragique est né lorsque les essais du vaccin canadien VSV-EBOV ont été positifs sur l’homme. Ottawa a annoncé que 800 flacons allaient être acheminés au siège génévois de l’OMS. Un protocole de recherche est actuellement en cours avant de valider le vaccin. Les chercheurs russes et thaïlandais ont, eux aussi, déclaré qu’ils pourraient fournir des vaccins anti-Ebola dans quelques mois.

Des signes encourageants apparaissent également depuis la zone touchée : le Nigeria, comme le Sénégal ont été déclarés débarrassés du virus. La bonne nouvelle vient aussi de Madrid puisque l’état de santé de l’infirmière espagnole, première personne à avoir contracté le virus Ebola hors d'Afrique, s’améliore. Un optimisme prudent provient encore des Etats-Unis car la soignante américaine d’origine vietnamienne se rétablit bien.

Les efforts internationaux

La communauté internationale, avec en tête les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, s’efforce de limiter la contagion. L’OMS a avoué qu’elle avait sous-estimé l’épidémie.  Le monde nécessite plus que jamais de trouver des solutions homologuées.

Hors des engagements financiers, les pays ont effectivement promis d’envoyer leur corps mécial vers les zones touchées par Ebola. Londres et Washington ont déployé des centaines de soldats et de soignants pour tenter de contrôler l’épidémie. Le Pentagone américain a ordonné la création d'un corps médical expéditionnaire de 30 personnes chargé de fournir une aide médicale d'urgence en cas d'épidémie de fièvre Ebola aux Etats-Unis. En dépit de ses difficultés économiques et de ses maigres moyens, Cuba s'est projeté à l'avant-garde de la lutte contre le virus Ebola en dépêchant un important contingent de personnel soignant en Afrique de l'Ouest. 165 personnes ont été envoyées en Sierra Léone alors qu’environ 300 autres seront déployés au Libéria et en Guinée. Les contrôles auprès des aéroports, des ports maritimes ont été d’ores et déjà renforcés dans nombre de pays.

Matérialiser les engagements financiers et humanitaires

Il faudra plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour contrôler l’épidémie. Dans l’immédiat, il importe d’endiguer la contagion transnationale, a averti l’OMS. Beaucoup d’argent est nécessaire et à ce jour, les aides financières onusiennes ne répondent qu’à 30% du besoin réel.

La crise suscitée par Ebola en Afrique de l’Ouest a un impact économique « désastreux » sur les trois pays les plus affectés, a estimé Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia. Ebola n'est pas seulement une crise de santé, a-t-elle tenu à rappeler. Une génération de jeunes gens risque d'être perdue. Rappelons qu’au plus fort de la contamination en mars dernier,  3.700 enfants au Libéria, en Guinée et en Sierra Léone sont devenus orphelins, selon l’UNICEF. Pour la présidente du Libéria, seule une action concertée empêchera son pays, et ses voisins, de connaître une autre tragédie. Déjà, beaucoup s’accordent à dire que si les cotisations financières et les aides humanitaires tardent à venir, Ebola risque de devenir un désastre mondial.

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