Etats-Unis/Myanmar: une nouvelle page

(VOVworld) -  Les Etats-Unis ont officiellement levé le 7 octobre les sanctions économiques contre le Myanmar. C'est donc une nouvelle page qui se tourne, après plus de deux décennies de blocage.    

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Photo: VNA

Cette décision de Barack Obama s’explique par une promesse faite le mois dernier à la conseillère spéciale d'Etat birmane Aung San Suu Kyi, alors en visite à la Maison blanche.  En levant les sanctions économiques pesant sur le Myanmar, Washington espère faire de Nay Pyi Taw un nouveau partenaire en Asie du Sud-Est.

Normalisation des relations…

Reprenons le fil des évènements. 1988. Au Myanmar, l'armée s'empare du pouvoir. Les partisans de la démocratie font aussitôt l'objet d'opérations de répression. Les Etats-Unis décrètent alors un premier train de sanctions. Mai 1997. Le président américain Bill Clinton signe une ordonnance d’urgence nationale qualifiant le régime militaire au pouvoir de "menace" pour les Etats-Unis. La même année, les sanctions s'alourdissent, avec notamment l'interdiction faite à tout investisseur américain d'opérer au Myanmar. 2003. Sous l'administration du président Georges W Bush, Washington interdit les importations en provenance du Myanmar et gèle les avoirs du régime militaire. Ces mesures sont renforcées en 2007.

Il faudra attendre 2011 et l'arrivée au pouvoir de Thein Sein au Myanmar pour que les choses se mettent à évoluer. Le président Thein Sein est en effet celui qui aura ouvert la voie à une période de transition vers un régime civil. Les effets ne se sont pas fait attendre. Lors de sa visite historique à New York, il a obtenu de Washington que l'interdiction qui pesait sur les importations soit levée. En 2012, l’icône mondiale de la démocratie Aung San Suu Kyi, jusque-là en résidence surveillée, a été libérée. Barack Obama a alors pu se rendre au Myanmar. Mais deux mois avant sa visite, les Etats-Unis avaient déjà mis fin à la plupart des restrictions sur les investissements américains au Myanmar, y compris dans les secteurs du gaz et du pétrole. En novembre 2015, enfin, en remportant les élections législatives, le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie, a mis fin aux dernières réticences. Lors de sa récente rencontre avec “the Lady” à la Maison Blanche, Barack Obama a promis que le Myanmar bénéficierait de nouveau du système de préférence généralisé réservée aux pays les moins avancés. Il a aussi espéré que Nay Pyi Taw deviendrait un partenaire des Etats-Unis dans la région.

“donnant-donnant”

Ces gestes sont dans la logique de la politique de "donnant-donnant" menée par les Etats-Unis pour rompre avec la stratégie d'isolement du Myanmar qui avait poussé ce pays riche en matières premières dans les bras de la Chine. Dirigeante de facto du pays, Aung San Suu Kyi a d'ailleurs choisi la Chine pour son premier déplacement officiel à l’étranger, suite à sa victoire aux élections de novembre 2015 et l’accession au pouvoir du premier gouvernement civil depuis des décennies. Un signe de l’importance qu’accorde toujours, malgré les changements, le Myanmar, aux relations avec son puissant voisin chinois. Il faut dire que Pékin était le premier investisseur étranger et l’un des premiers bailleurs de fonds au Myanmar au temps des sanctions occidentales.

En levant les sanctions sur le Myanmar, les Etats-Unis veulent réduire les influences chinoises tout en augmentant les leurs en Asie-Pacifique.

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