Faire respecter la trêve en Syrie: mission impossible?

(VOVworld) - La trêve négociée par les Etats Unis et la Russie en Syrie est entrée en vigueur sur tout le territoire syrien,  lundi soir 12 septembre, le jour de l'Aid,  à 19  heures locales. Certains estiment que ce plan de paix est une chance pour mettre fin à la violence qui ravage le pays depuis 5 ans ;  d'autres sont dubitatifs quant au respect de cette trêve.

Faire respecter la trêve en Syrie: mission impossible? - ảnh 1
Photo AFP

L’accord de trêve en Syrie a été conclu le 10 septembre à Genève en Suisse après d’intenses efforts diplomatiques de la Russie et des Etats-Unis. Ce cessez-le-feu, instauré pour 48 heures sera prolongé d’une semaine en cas de respect.  Il exige du gouvernement syrien de  cesser toutes activités militaires au niveau national et de l’opposition syrienne de cesser toutes attaques. Les rebelles et les forces gouvernementales doivent se retirer des 2 secteurs clés d'Alep afin d’instaurer une zone démilitarisée permettant aux organisations humanitaires d’accéder aux civils.

Les Etats-Unis et la Russie considèrent cet accord comme un tournant et une chance pour ramener les parties à la table des négociations et restaurer la paix.

Des signes positifs

Le secrétaire d’état américain John Kerry estime que cette trêve est la première étape dans la reprise des démarches pour le processus de paix en Syrie et la transition politique dans le pays. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a promis que son pays et les Etats-Unis feront tout leur possible pour faire respecter les accords par les parties concernées.

Le 11 septembre 2016, le gouvernement syrien a déclaré accepter l’accord américano-russe. Le même jour, dans une lettre adressée aux Etats-Unis, les groupes d’opposition appartenant à l’armée syrienne libre ont aussi donné leur accord. Le groupe rebelle musulman Ahrar al Sham a émis des réserves sans rejeter formellement l'accord. 2 heures après l’entrée en vigueur de la trêve, Kerry a annoncé une décrue des violences.

Défis majeurs

Il est indéniable que le respect de l’accord de trêve permettra de réduire la violence et de reprendre les négociations pour rétablir la paix en Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères n’est pas certain du respect total du cessez-le-feu par les protagonistes. Le président de la commission des affaires internationales de la Douma Konstantin Kosachev estime que le respect de cet accord dépend autant du comportement du régime syrien et des groupes armés d’opposition que de l'attitude des organisations terroristes qui sévissent en Syrie.

Il ne faut non plus oublier que la Russie et les Etats-Unis n’ont pas la même définition des terroristes. Conséquences : les forces de l’opposition dite modérée en Syrie ont été la cible des attaques aériennes.

L'accord de trêve ne prévoit pas de dispositif de contrôle. Or, pour de nombreux experts, faute de pouvoir vérifier le respect de ce cessez-le-feu, les groupes terroristes en profiteront  pour consolider leurs forces et transférer les armes.

L’ONU reste prudente devant les perspectives d’application de la nouvelle trêve. L’envoyé spécial de l’ONU en Syrie Staffan de Mistura a annoncé que son bureau suivrait cet accord attentivement avant tout commentaire.

Il est trop tôt pour tirer des conclusions. L'opinion espère que le cessez-le-feu sera respecté et permettra de ramener la paix aux syriens.

Sur le même sujet

Commentaires

Autres