France: une campagne riche en rebondissements

(VOVworld) – C’est maintenant dans un peu plus de deux mois que se tiendra le premier tour de l’élection présidentielle française. La campagne est désormais bien lancée. Et le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’elle est riche en rebondissements.

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Emmanuel Macron lors de sa campagne tenue le 04 janvier à Lyon. Photo: EPA/VNA

La prochaine présidentielle aura lieu les 23 avril (premier tour) et 7 mai (deuxième tour). Les principaux candidats sont désormais connus. Il s’agit de Marine le Pen, la présidente du Front national; de François Fillon, ancien Premier ministre qui représente la droite; de Benoît Hamon, éphémère ministre de l’Education nationale, investi par le Parti socialiste; de Jean-Luc Mélenchon, candidat de la “France insoumise”; et d’Emmanuel Macron, candidat du ni droite ni gauche...    

De surprises en surprises…

Première surprise, déjà actée celle-là: ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy ne se trouvent sur la ligne de départ. Et pourtant… Si on remonte quelques mois en arrière, certains analystes prédisaient un duel entre le président sortant et son prédécesseur, sorte de match-retour de 2012. Mais pour finir, le premier a renoncé à se présenter, alors que le second a été sèchement éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite et du centre.

A gauche, c’est finalement Benoît Hamon qui est sorti vainqueur des primaires: avec plus de 58% des voix, il a nettement devancé l’ancien Premier ministre Manuel Valls. A droite, c’est donc François Fillon qui a été désigné candidat de la droite et du centre, en l’emportant contre Alain Juppé avec 66,6 % des voix, à l’issue là-aussi d’une primaire riche en rebondissements.

Il y a quelques semaines encore, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy était donné ultra-favori. Mais il aura suffi de quelques révélations sur des emplois présumés fictifs de sa femme Pénélope et de deux de ses enfants pour que son avantage s’étiole. Dans les sondages, sa cote de popularité est passé sous la barre des 20%. Il est désormais devancé par Marine Le Pen (27%) et surtout Emmanuel Macron (23%) qui, du coup, a endossé le costume de favori, la présidente du Front national étant donnée largement battue au second tour dans tous les cas de figure. 

Une élection totalement imprévisible

A plus de deux mois du premier tour, les candidats donnent un coup d’accélérateur. C’est notamment le cas de Marine Le Pen, qui a présenté son programme lors d'un grand congrès à Lyon, les 4 et 5 février. La présidente du Front national propose, entre autres choses, d’organiser un référendum sur la sortie de la France de la zone euro, de mettre en place un délai de carence pour les étrangers pour ce qui est de l'accès gratuit aux soins et à l'éducation, de ramener l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, de baisser de 10 % l'impôt sur le revenu pour les entreprises, d’assouplir la loi sur les 35 heures ou bien de ramener le solde migratoire à 10.000 personnes par an… En revanche, en ce qui concerne la macro-économie, la dette publique ou encore le déficit budgétaire, la candidate semble encore dans le flou le plus total.

Mais Marine Le Pen est, elle aussi, fragilisée par les affaires puisqu’on lui reproche d’avoir employé frauduleusement des assistants au parlement européen, lequel parlement lui réclame 300.000 euros.     

Malgré le scandale sur les emplois présumés de sa femme et sa baisse de popularité au sein de l’opinion publique, François Fillon persiste et signe et assure à qui veut bien l’entendre qu’il se battra jusqu’au bout. Force est de constater néanmoins que le boulevard qui s’ouvrait à lui n’en est plus un et qu’il prend même des allures d’ornière fangeuse.         

Quant à Benoît Hamon, il aura fort à faire pour rassembler une gauche plus désunie que jamais au sortir d’un quinquennat pour le moins chaotique. Dans ce contexte, sa candidature fait d’ores-et-déjà figure de candidature de témoignage.      

Reste Emmanuel Macron qui pourrait bien créer la surprise et devenir, contre toute attente, le huitième président de la cinquième République. Son positionnement ni droite ni gauche, auquel s’ajoute un indéniable charisme, séduit de plus en plus.     

Oui mais… Tout peut encore arriver. Le Brexit et la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, sont là pour le démontrer, et à plus de deux mois du premier tour, la seule certitude, c’est justement qu’il n’y en a aucune…      

 

 

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