(VOVWORLD) - L’heure est à la reprise, en Chine, où l’épidémie semble stabilisée. À l’arrêt depuis plus de trois mois, l’économie chinoise tente de repartir. Mais pour espérer un vrai décollage, elle aurait besoin de prendre appui sur l’Europe et des États-Unis, qui sont actuellement au creux de la vague...
Un travailleur chinois à Shang Hai - Photo Reuters
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98,6% des entreprises industrielles chinoises ont repris leurs activités et 89,9% de leurs salariés sont retournés au travail, a annoncé le 30 mars le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'Information. Dans le Hubei, la province la plus touchée par l’épidémie de Covid-19, le taux moyen de reprise dans les entreprises dépasse actuellement 95%.
Un plan de relance pharaonique…
Apparue à Wuhan en décembre 2019, l’épidémie de Covid-19 s’est propagée dans toute la Chine et a plongé son économie dans la torpeur. Selon le rapport de la Banque mondiale sur la région Asie-Pacifique publié le 31 mars, la deuxième puissance mondiale pourrait voir la croissance de son PIB limitée à 2,3 % sur l’ensemble de 2020, voire, dans le scénario le plus noir, être quasi nulle: à 0,1 %.
Mais maintenant que la première vague de l’épidémie semble en passe d’être maîtrisée, Pékin s’emploie à remettre son économie sur les rails.
Pour faire revenir la main d'oeuvre, les entreprises ont demandé aux autorités de leur permettre d’affréter des autocars, voire des avions, pour récupérer les ouvriers bloqués dans les villages en raison du confinement général. D’autres ont choisi de recourir à la robotisation et aux technologies de l’information pour combler le manque de main d’oeuvre. L’automobile, l’un des secteurs les plus lourdement affectés par le coronavirus, se rétablit peu à peu alors de la consommation intérieure commence à progresser. Les compagnies aériennes chinoises ont, elles aussi, repris leurs vols graduellement.
Mardi 31 mars, la Chine a annoncé un plan de relance d’un milliard de yuans, soit plus de 128 milliards d’euros, pour aider les PME. Ce plan vise à stimuler les investissements dans les infrastructures grâce à des emprunts des gouvernements locaux. Dans le même temps, la banque centrale pourrait réduire le ratio de réserves obligatoires des banques et les taux d'intérêt afin d'encourager la distribution de crédits et de réduire les coûts de financement des entreprises. Les entreprises gravement touchées par l’épidémie peuvent désormais bénéficier d’un délai de grâce pour le remboursement de leurs emprunts bancaires et pour le paiement de leur facture d’électricité.
…menacé par les replis des économies occidentales
Mais le moteur de la deuxième économie mondiale peine à redémarrer. Confrontés à leur tour à la pandémie, l’Europe et les États-Unis, ses deux principaux partenaires ne commandent plus, ou commandent moins aux usines chinoises qui ont pourtant repris le travail. De l’avis des analystes, les exportations chinoises souffriront encore car l’épidémie n’a pas encore atteint son pic en Europe et aux États-Unis.
La Chine tablait sur une croissance de 6% environ pour l’année 2020. Mais avec une économie paralysée lors du premier semestre, sa croissance risque de chuter cette année pour la première fois en 40 ans.