La course aux ressources arctiques s'accélère

(VOVworld)- La visite de 3 jours du président américain Barack Obama en Alaska a fait passer un message clair que les Etats-Unis se tenaient prêts à renforcer leur présence en Arctique, région qui abrite une grande quantité de ressources naturelles que la Russie lorgne depuis très longtemps.

La course aux ressources arctiques s'accélère - ảnh 1

Barack Obama à Anchorage, le 31 août 2015. Photo : REUTERS/Jonathan Ernst

Au cours des 40 dernières années, la quantité de glace qui recouvre l’Arctique a diminué de 65% à cause du réchauffement climatique. Selon les prévisions, la banquise du Pôle Nord pourrait complètement disparaître dès 2030. Si la fonte des glaciers aura des impacts sans précédent sur l’environnement, elle peut aussi faciliter l’accès à d’immenses ressources naturelles sous la glace.

La lutte pour la conquête glaciale entre les grandes puissances

Avec sa quantité importante de ressources naturelles à découvrir, l’Arctique est considérée comme un gâteau très attractif et tous les pays de la région veulent s’assurer d’en obtenir le plus grand morceau.

La Russie s’efforce depuis des dizaines d’années d’augmenter son influence dans la région par sa présence militaire et par la construction d’infrastructures. En 2014, le président russe Vladimir Poutine a décidé d’investir plus de 4,2 milliards de dollars supplémentaires pour développer un programme qui s’étendra sur 5 ans dans l’Arctique. Fin mars 2015, Moscou a effectué un exercice militaire d’envergure réunissant 40 mille militaires et des dizaines de sous-marins et de navires de guerre dans la région. Récemment, le 31 août, le ministre russe de la défense Sergei Shoigu a déclaré que la Russie renforcerait sa présence militaire dans l’Arctique pour y défendre ses intérêts en y envoyant davantage de moyens militaires.

Ne voulant pas arriver après la Russie dans cette course, les Etats-Unis ont très vite mis en oeuvre leur nouvelle stratégie nationale sur l’Arctique et sur ses richesses. Washington a dynamisé sa coopération avec ses alliés pour régler des problèmes préoccupants de l’Arctique en matière environnementale, sécuritaire et économique. Les Américains s’efforcent eux aussi de marquer leur présence. Ils ont modernisé leur service de recherche et de sauvetage et ont construit des infrastructures militaires. Un système de radar est maintenu dans le Nord de la région.

La Chine, elle aussi, lorgne depuis très longtemps l’Arctique. Pékin a déclaré que la Chine avait des intérêts stratégiques dans le Pôle Nord et était dotée d’une flottille de brises-glaces performante. Pékin a même obtenu le poste d’« observateur permanent » au Conseil de l’Arctique, composé des 8 pays que sont le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède et la Russie. Fondé en 1996, ce conseil est un forum intergouvernemental traitant des problèmes environnementaux et de développement de la région.

Pour montrer ses intérêts dans l’Arctique, la Chine a dépêché cinq navires militaires, trois navires de combat, un navire de débarquement et un de ravitaillement,  dans la mer de Bering, qui sépare la Russie de l'Alaska alors que Barack Obama se trouvait justement en tournée dans ce vaste Etat américain. Aucune activité menaçante n'a été détectée.

Qui va obtenir la plus grosse part du gâteau ?

La course aux ressources arctiques s'accélère - ảnh 2
Avec sa quantité importante de ressources naturelles à découvrir, l’Arctique est considérée comme un gâteau très attractif et tous les pays de la région veulent s’assurer d’en obtenir le plus grand morceau. Photo: Staphy

Selon les statistiques de l’ONU, l’Arctique abrite un quart des ressources naturelles de la Terre à découvrir. 30% des réserves de gaz, 13% de pétrole et 10% de charbon de la planète se trouveraient sous la glace de l’Arctique. C’est pourquoi, la course à ces immenses ressources s’accélère plus que jamais. Certes, les Russes ne sont pas les seuls à revendiquer l’Arctique. Mais Moscou est sûr de son fait. En effet, seule la Russie possède 40 brises-glaces, c’est plus que tous les autres pays réunis, sans compter les 11 autres bateaux en cours de construction. Les Etats-Unis, n’en possèdent que 2. De plus, la Russie revendique 60% de la superficie de l’Arctique dont 80% des autochtones sont d’origine russe. La Russie a déjà commencé à extraire du pétrole pour la plus grande inquiétude des Etats-Unis. Lors de son déplacement en Alaska, Barack Obama a proposé d’augmenter le budget pour l’Arctique pour construire une nouvelle flottille de brises-glaces. La Chine, est, elle aussi, très ambitieuse. Chacun de ces pays voulant la plus grande part du gâteau, il va sans dire que la course sera acharnée.

Commentaires

Autres