La crise du Golfe

(VOVWORLD) - Le Golfe est plongé depuis le 5 juin dans une grave crise diplomatique alors que l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis mais aussi  l'Egypte et le Yémen, ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme".
La crise du Golfe - ảnh 1 Photo d'illustration

Jamais depuis la création en 1981 du Conseil de coopération du Golfe (CCG), un tel séisme diplomatique ne s’était produit. Doha souffre depuis lundi dernier d’un isolement sans précédent. A ce jour, 9 pays de la région ont décidé de rompre leurs relations avec le Qatar en fermant leurs frontières terrestres, aériennes et maritimes et demandant aux Qataris de quitter leurs territoires.

Les vraies raisons de la crise

Alors que la crise ne montre aucun signe d’essoufflement, l’Iran a jeté de l’huile sur le feu en envoyant dimanche deux navires de guerre au large d’Oman, pays voisin de l’Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et du Yémen. Et face au blocus imposé au Qatar, qui importe une grande partie de ses produits de consommation, Téhéran a envoyé cinq avions chargés chacun de 90 tonnes de légumes pour venir en aide à Doha.

D’après les analystes, le présumé « soutien aux terroristes” invoqué par les pays pour isoler Doha n’était qu’un argument prétexte. Les vraies raisons de ce brutal isolement diplomatique sont diverses. C’est la façon pour Ryad et ses alliés de protester contre le soutien présumé de Doha aux Frères musulmans et son rapprochement avec Téhéran, le puissant rival de l’Arabie Saoudite dans la région. Le Qatar est aussi critiqué pour sa prétendue complaisance avec des groupes chiites. Face à ces accusations, Doha a réagi avec colère en accusant à son tour ses voisins du Golfe de vouloir le mettre «sous tutelle».

Des efforts pour désamorcer la crise

Face à l’escalade de la crise, la communauté internationale a appelé à l’apaisement et au dialogue. Par la voix de son secrétaire d'Etat, les Etats-Unis ont appelé vendredi l'Arabie saoudite et ses alliés à alléger le blocus. Selon Rex Tillerson, celui-ci «gênerait» même les opérations contre le groupe Etat islamique dirigées par Washington.  L’isolement du Qatar inquiète aussi la Turquie qui entretient des rapports étroits avec les monarchies du Golfe. Istanbul a appelé au dialogue et s'est déclarée prête à y aider.

Le Koweït a lui aussi multiplié les efforts pour désamorcer la crise. L'émir du pays, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, s'est rendu mercredi soir au Qatar juste après des entretiens aux Emirats et une rencontre la veille avec le souverain saoudien. Dimanche, le ministre koweïtien des Affaires étrangères a affirmé que le Qatar était prêt à "adhérer aux efforts" pour renforcer la sécurité au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG). 

Les observateurs estiment que la crise du Golf pourrait être réglée par des efforts diplomatiques.

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