La crise mondiale de confiance

(VOVworld) - Les espionages sur internet et sur les téléphones portables révélés récemment par Edward Snowden, ancien employé de l’Agence de sécurité nationale (NSA) concernent plusieurs pays. Indignations, condamnations, critiques, menaces de sanctions économiques…Voilà les principales réactions des pays victimes de ces surveillances. Le monde ébranlé par la crise économique fait face à une nouvelle crise sans précédent: Celle de confiance.

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Source: Internet

Des révélations choquantes d’Edward Snowden

Le quotidien britanique “The Guardian” a révélé ce lundi que  les services de renseignement allemand, français, espagnol et suédois avaient mis au point des systèmes de surveillance de masse des communications téléphoniques et d’internet en «collaboration étroite» avec l'agence britannique GCHQ. Le développement de ces systèmes remonte à ces cinq dernières années, toujours selon le quotidien britannique, qui se fonde sur des documents obtenus par l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden. Avec l’aide de la GCHQ, ces pays ont pu recueillir des données internet et téléphoniques transmises par des câbles à fibres optiques grâce à une collaboration étroite avec une société de télécommunication.

Ces nouvelles révélations a mis les gouvernements européens dans une situation délicate, car il y a quelques jours, encore dans le rôle de victimes, ils avaient vivement condamné les programmes d’espionage à grande échelle des Etats Unis. L’Allemangne avait même décidé d’accélérer l’élaboration d’une résolution à soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU. Les 28 avaient décidé de mettre en place “un front commun” contre la collecte massive de données par Washington, et d’envoyer une mission dans la capitale américaine pour réclamer aux Etats Unis des explications sur les écoutes téléphoniques de la NSA. Réagissant à ces nouvelles révélations, Berlin a expliqué qu’il ne s’agissait que d’un partage d’expériences avec le service des renseignements de certains pays européens en matière de techniques d’espionnage. Le service suédois des renseignements a, quant à lui, affirmé que ses activités respectaient la loi, et qu’elles étaient sous le contrôle de celle-ci. Sa coopération avec le service des renseignements d’autres pays est tout à fait normale.

Aux graves conséquences

Force est de constater que la révélation des espionages à grande échelle a provoqué une tempête diplomatique entre les Etats Unis et plusieurs pays du monde, faisant craindre des conséquences néfastes sur leurs relations. En premier lieu, citons leurs efforts communs déployés dans la lutte anti-terroriste. Récemment, le Parlement européen a voté une résolution pour la suspension d'un accord en vertu duquel les Etats-Unis peuvent avoir accès au système de transfert bancaire SWIFT, leurs permettant de découvrir les éventuels financements terroristes. Or, le scandale des écoutes pourrait affecter le commerce entre l’Union européenne et les Etats Unis. Le président du Parlement européen Martin Schulz a appelé au gel des pourparlers bilatéraux sur un accord de libre-échange, qui représente la moitié de la production mondiale et environ 30% du commerce de notre planète. Par ailleurs, les grands groupes comme Google et Apple sont aussi concernés, leur prestige et leur chiffre d’affaire se sont en effet dégradés en raison de leur implication plus ou moins directe dans cette affaire.

Chacun réagit différemment ! Ainsi, les hackers indonésiens ont attaqué près de 200 sites australiens suite à l'implication de l'Australie et des Etats Unis dans le scandale d'espionnage en Asie.

Il ne faut pas mettre les intérêts nationaux au-dessus des normes internationales

Ces scandales d’espionage traduisent un manque de confiance au niveau des relations entre Etats. Or, selon un expert allemand, la confiance est un indice important des relations internationales. Son recul pourrait provoquer des ruptures dans les relations entre certains gouvernements.

 À l’heure du développement vertigineux de la technologie de l’information, qui contrôle internet, contrôler tout. Mais il ne faut vouloir en faire trop, d’autant plus qu’il manque aujourd’hui un cadre juridiquement contraignant, permettant de contrôler les activités en ligne des pays. Si un tel cadre n’est pas rapidement mis en place, la possibilité d’une guerre en ligne ne peut pas être écartée. On n’a pas non plus le droit de porter atteinte aux intérêts d’un autre pays, sous prétexte de la défense de ses intérêts, car cela entraînera toujours une réaction, et les conséquences peuvent êtres lourdes.

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