La Grande-Bretagne s’enfonce un peu plus dans la crise du Brexit

(VOVWORLD) - Les députés britanniques ont rejeté mardi l'accord sur le Brexit, celui qui avait été conclu au terme d’âpres négociations par la Première ministre Theresa May. Avec ce rejet massif, le Royaume-Uni est pratiquement revenu à la case départ.
La Grande-Bretagne s’enfonce un peu plus dans la crise du Brexit - ảnh 1Photo d'illustration

Le rejet était attendu mais l’ampleur du vote négatif en souligne la gravité. Le Royaume-Uni a beau être connu pour être la patrie de l’humour et du sang froid, la situation ne prête ni à rire, ni à relativiser. 

Une défaite historique

432 voix contre, 202 voix pour... C’est un coup dur pour Theresa May qui défendait cet accord de divorce avec l’Union européenne (UE) et qui doit encaisser la plus lourde défaite essuyée par un dirigeant britannique depuis les années 1920. Une défaite au goût d’autant plus amer que beaucoup de députés de son propre camp - une bonne centaine, tout de même… - ont rejoint l’opposition pour la circonstance.   

Inquiétude à Bruxelles

A l’issue de ce rejet massif,  l’inquiétude s’est accrue à Bruxelles. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exhorté le Royaume-Uni à « clarifier ses intentions aussi vite que possible », estimant que « le risque d’un Brexit sans accord s’est accru ». En revanche, certains dirigeants européens, d'abord réticents quant à un report de la date de la sortie du Royaume-Uni, sont désormais plus partagés. « De notre côté, nous resterons unis et déterminés à atteindre un accord», a déclaré Michel Barnier, le négociateur en chef des Européens. La ministre française chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau  a de son côté estimé qu’un report était toujours possible même qu’il était en revanche impossible de renégocier l’accord signé avec Bruxelles. Le chef de la diplomatie espagnole Josep Borrell est allé quant à lui jusqu’à avancer une nouvelle date-butoir, celle des prochaines élections européennes, le 26 mai prochain. Quoiqu’il en soit, les Vingt-sept sont désormais suspendus à ce qui va se produire à Londres dans les prochains jours.

Respecter le résultat du référendum

Au lendemain du rejet de son accord sur le Brexit, la Première ministre britannique a survécu de justesse, mercredi, à la motion de censure déposée par l'opposition travailliste.  Theresa May a désormais jusqu’à lundi prochain pour présenter un « plan B ». Deux options s’offrent à elle : s’engager à retourner négocier à Bruxelles et demander un report de la date du Brexit, ou organiser un deuxième référendum. Impensable, pour Theresa May. « Ce gouvernement renouvelle la promesse qui a été faite au peuple de ce pays de respecter le résultat du référendum et de quitter l’Union européenne », a-t-elle déclaré dans la foulée de ce vote. « Il est maintenant temps de mettre nos intérêts personnels de côté », a-t-elle ajouté dans la soirée devant Downing Street, après avoir rencontré le leader des libéraux démocrates, le chef des nationalistes écossais du SNP au Parlement et celui du parti nationaliste gallois en vue d’obtenir le soutien de la Chambre des communes. « Déçue » que Jeremy Corbyn, le leader du Labour, ait refusé le dialogue, elle a précisé que sa porte restait « ouverte ». Les discussions se poursuivront jeudi.

Voici donc, deux ans et demi après le référendum et dix-huit mois après le début des négociations entre Londres et Bruxelles sur les modalités de leur divorce, le Royaume-Uni pratiquement revenu à la case départ, sans perspective claire… 

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