La mer Orientale réchauffe l’AMM-48

(VOVworld)- La 48è Conférence des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN (AMM-48) et le 22è Dialogue de la sécurité de l’ASEAN (ARF-22) se sont ouverts, ce mardi, à Kuala Lumpur, capitale malaisienne. Bien que le point ne figure pas à l’ordre du jour, la situation en mer Orientale fera l’objet d’un débat compte tenu des récentes tensions observées dans l’une des régions maritimes les plus importantes de la planète.

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Photo: internet

L’AMM-48 réunit 20 chefs de la diplomatie de l’ASEAN, de pays partenaires et de dialogues. A l’ordre du jour : la mise en place de la Communauté de l’ASEAN à la fin de  2015 et les perspectives pour l’après 2015. Mais c’est la question de la mer Orientale qui retiendra toute l’attention.

Sujet très « chaud » même avant la tenue de l’AMM-48

Au seuil de l’AMM-48, ce sujet avait déjà fait couler beaucoup d’encre. D’après le chef de la diplomatie du pays organisateur,  Anifah Aman, la mer Orientale constituera un sujet « chaud » lors de cette conférence car les pays de la région sont de plus en plus inquiets quant aux menaces sécuritaires liées à la liberté de la navigation en mer Orientale. «  Les récentes évolutions en mer Orientale, notamment les constructions illégales par la Chine des îles semi-artificielles ont provoqué une escalade de tension dans la région et ont entaché la confiance des parties concernées » a-t-il déclaré. L’armée philippine, par la voie de son porte-parole Restituto Padilla, a appelé les pays aséaniens à se regrouper  pour empêcher Pekin de poursuivre ses actes de provocation en mer Orientale.  Washington s’est lui aussi déclaré très inquiet de la rapidité et de l’envergure des remblaiements chinois en mer Orientale et a souligné que l’AMM-48 serait une opportunité pour les pays aséaniens d’unir leurs actions pour contenir les provocations de Pékin.

La Chine a déclaré, à l’inverse, que l’AMM-48 n’était pas lieu pour aborder la situation en mer Orientale. S’adressant à la presse à Kuala Lumpur, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu Zhenmin a indiqué que l’objectif de la conférence annuelle entre l’ASEAN et ses pays interlocuteurs était de dynamiser la coopération intégrale et non d’aborder des questions comme la mer Orientale. Pékin a même durci le ton contre une « intervention non nécessaire » de certains pays hors de la région.

COC, une solution durable pour les conflits en mer Orientale

Les  conflits en mer Orientale s’aggravent depuis un certain temps et rendent la situation, dans la région, plus tendue. Rappelons qu’en mai 2014, la Chine avait illégalement implanté la plate-forme de forage pétrolier Haiyang Shiyou-981 dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam. Cet agissement avait déjà provoqué l’inquiétude de la communauté internationale. Les Etats-Unis, le Japon et  d’autres partenaires de l’ASEAN avaient alors vivement protesté contre ces manoeuvres. Alors que les Philippines ont choisi de saisir l’arbitrage international pour régler son différend maritime avec la Chine, le Vietnam et d’autres pays aséaniens ont appelé, en revanche, à une reprise des négociations pour parvenir le plus rapide possible à l’élaboration d’un Code de conduite des parties en mer Orientale (COC). Aucun progrès n’a cependant été constaté jusqu’à présent. Une ligne de téléphone d’urgence a été mise en place entre la Chine et l’ASEAN pour permettre de régler à temps les éventuels conflits en mer Orientale. Cette décision, très largement soutenue par l’opinion publique, permettra de pallier temporairement au COC, qualifié d’indispensable pour rétablir la confiance entre les parties et mettre fin aux conflits en mer Orientale. D’ici là, aucune des parties ne devra commettre d’actes de provocation ni recourir à la force et optera pour le règlement des conflits conformément aux dispositions du droit international. L’opinion publique espère que l’AMM-48 trouvera un consensus sur la question en mer Orientale./.

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