La Thaïlande de nouveau en proie à des instabilités ?

(VOVworld) - Bangkok, la capitale thaïlandaises, a été secouée au début de la semaine par deux explosions à la bombe à seulement quelques heures d’intervalle. Des enquêtes ont été diligentées pour identifier les coupables. On se demande s’il y aurait un rapport entre ces attentats et les récents changements de la scène politique thaïlandaise.

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Photo: internet

Au lendemain de l’attentat à la bombe ayant visé le sanctuaire d'Erawan, en plein centre de Bangkok, tuant 20 personnes et en blessant 120 autres, une seconde bombe a explosé près d’un embarcadère sur le fleuve Chao Praya, très fréquenté par les touristes et les Thaïlandais. Ce n’est pas la première fois que la Thaïlande est prise pour cible d’attentats à la bombe, mais ces explosions sans précédent nourrissent la crainte d'une résurgence des complexités politiques qui déchirent la Thaïlande. Les coupables avaient assurément l'intention de mettre à mal  l’économie et le tourisme en semant la panique un peu partout, dans le climat de flottement politique actuel en Thaïlande. Les auteurs ont minutieusement calculé le temps et les lieux de l’attaque, tandis que les bombes utilisées étaient des engins explosifs massivement létaux.

Escalade de tension sur la scène politique

Ces deux attentats ont brisé la stabilité observée depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement militaire de Prayuth Chan-ocha, il y a plus d’un an. Dirigé par l'armée depuis mai 2014, le pays est en fait en proie à de violentes et récurrentes rivalités entre courants politiques. Le clan de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, opposé à l’actuel pouvoir et en exil à l’étranger, a appelé ses partisans à boycotter le projet de constitution qui doit être présenté au Conseil national de la Réforme le 7 septembre prochain, et soumis à un référendum prévu en janvier 2016. S’il était approuvé, ce document accorderait au gouvernement de Prayuth Chan-ocha le plein pouvoir d’user de mesures fermes en cas d’urgence.

En réalité, le Premier ministre thaïlandais a déjà recouru à des mesures musclées  lors de l’arrestation des centaines de partisans de l’opposition pendant les manifestations anti-gouvernementales. L’escalade de tension avait aussi montée d’un cran après que M. Chan-ocha a décidé de ne pas organiser les législatives de 2017. Rappelons qu’à son arrivée au pouvoir il y a un an, il avait promis d’organiser dans les meilleurs délais un gouvernement démocratiquement élu.

Sous prétexte d’une croissance économique à 0,9% en 2014, Prayuth Chan-ocha a entrepris un remaniement au sein de son gouvernement. Ces changements n’ont conduit jusqu’alors qu’à des rivalités de plus en plus graves entre l’armée et le gouvernement au pouvoir.

Nouveau cercle de violence ?

Quelles sont les raisons qui empêchent la stabilité en Thaïlande en dépit des multiples efforts déployés ? D’après les experts, des groupes d’intérêts divergents se déchirent sur la scène politique. La Constitution thaïlandaise attribue le droit de direction suprême au gouvernement, alors que la famille royale ne joue qu’un rôle symbolique, visant à rallier la solidarité nationale.

Si les attentats ne sont pas revendiqués, les investigations seront longues. Des mesures fermes du pouvoir militaire ne seront pas exclues, et on soupçonne qu’un nouveau cercle de violence pourrait survenir dans les jours à venir.

 


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