(VOVWORLD) - Au fur et à mesure que les forces de la coalition se retirent, les talibans poursuivent leur offensive et parviennent à reconquérir de vastes portions du territoire afghan.
Des milices antitalibans, le 10 juillet 2021. Photo: Reuters |
Sans les troupes américaines et de l’OTAN, dont le départ définitif est prévu au plus tard le 31 août, le pays pourrait-il retomber sous la coupe des talibans? Le 9 juillet, ces derniers prétendaient déjà contrôler 85% du territoire.
Les opérations se multiplient du côté taliban
La semaine dernière, des talibans lourdement armés ont pris le contrôle de deux postes frontaliers importants entre l’Afghanistan, l’Iran et le Turkménistan. Un responsable afghan sous couvert d’anonymat a reconnu que la quasi majorité de la province d’Herat était tombée aux mains des talibans, à l’exception de la capitale, Herat, et des districts de Gozara et Injil. La reprise totale de la province par les talibans semble n’être plus qu’une question de temps.
En dehors de la province stratégique d’Herat, les talibans contrôlent déjà de nombreuses zones rurales et montagneuses et affirment être maîtres d’environ 85 % du territoire. Un chiffre qui est démenti par les autorités afghanes qui soutiennent maîtriser encore plusieurs villes importantes du pays.
Le retrait des troupes américaines. Photo: ABC News |
Mais ce qui inquiète la communauté internationale le plus est l’incapacité des forces afghanes à combattre les très puissants talibans. Après seulement quelques jours d’affrontement, au moins 1.000 soldats afghans ont fui vers le Tadjikistan voisin. Le nombre de soldats détenus, en fuite ou livrés aux talibans n’a pas été communiqué, mais pourrait se chiffrer en centaines, voire plus.
Une perspective inquiétante
Dans une déclaration télévisée du 11 juillet, le porte-parole du département américain de la Défense John Kirby a reconnu que le Pentagone était profondément préoccupé par la situation en Afghanistan. «La sécurité se détériore rapidement et la violence s’accélère alors que les talibans progressent trop rapidement», a-t-il fait observer, en insistant sur le fait que l’armée afghane était normalement capable de défendre le pays. «Ils disposent d’une armée de l’air pleinement capable et des unités spéciales modernes qui peuvent lutter contre la montée des talibans. Il est temps pour qu’ils se lèvent et défendent le pays», a-t-il ajouté.
Cette déclaration semble ne convaincre personne, et les services de renseignement américains sont les premiers à la remettre en cause. Les observateurs sur le terrain estiment en effet que sans un très fort appui international, le gouvernement de Kaboul, soutenu par Washington, pourrait s’effondrer dans les six mois qui suivent le retrait total des troupes américaines et de la coalition, fixé le 31 août 2021.
Rappelons que ce retrait marque la fin de la plus longue guerre de l’histoire américaine moderne, laquelle avait débuté suite aux attentats du 11 septembre 2001. Sur ordre du président américain George W. Bush, le 7 octobre 2001, l’armée américaine avait lancé une frappe aérienne sur l’Afghanistan, alors contrôlé par les talibans… La boucle serait-elle bouclée?