Le conflit à Gaza: Aucune lueur d'espoir à l'horizon

(VOVWORLD) - Plus de 4 mois après le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, les perspectives d'un cessez-le-feu s'éloignaient après l'impasse des négociations diplomatiques qui ont pris fin le 13 février au Caire, la capitale égyptienne. Dans le même temps, la menace d'une crise humanitaire sans précédent depuis le début du conflit dans la bande de Gaza s'est intensifiée lorsque l'armée israélienne a annoncé son plan d'attaquer la ville de Rafah.

Le conflit à Gaza: Aucune lueur d'espoir à l'horizon - ảnh 1Les combats dans la bande de Gaza le 16 février. Photo : AFP

Les efforts diplomatiques dans l’impasse 

Le 18 février, lors du Forum sur la sécurité de Munich (MSC) en Allemagne, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani, a reconnu que les efforts diplomatiques pour parvenir à un accord de cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas étaient dans une impasse, après près de trois semaines de négociations intensives. En collaboration avec les États-Unis et l'Égypte, le Qatar fait partie des pays qui parrainent et promeuvent activement l'accord de libération des otages entre Israël et le Hamas. Selon cet accord, les forces du Hamas libéreront les otages israéliens en leur possession en échange de prisonniers palestiniens et d'un cessez-le-feu à long terme.

Les espoirs d'un cessez-le-feu ont été ravivés la semaine dernière lorsque des représentants des parties impliquées dans le conflit, ainsi que des hauts responsables de la sécurité des États-Unis, du Qatar et de plusieurs pays du Moyen-Orient, se sont réunis au Caire. Cependant, le 13 février, les parties ont mis fin aux négociations sans parvenir à aucun progrès, comme l'a indiqué le Premier ministre du Qatar, Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani. 

"Le temps n'est pas de notre côté. Nous avons réalisé certains progrès dans les négociations au cours des dernières semaines afin de parvenir à un accord entre les deux parties. Cependant, les négociations entre Israël et le Hamas n'ont pas été très prometteuses ces derniers jours. Il existe encore de nombreuses divergences entre les parties", a-t-il expliqué.

Selon le dirigeant qatari, les dernières négociations ont porté sur deux sujets principaux: l'ouverture d'un couloir humanitaire dans la bande de Gaza et le nombre de prisonniers palestiniens libérés en échange des otages détenus par le Hamas. Les négociations sur les questions humanitaires ont progressé, mais Israël et le Hamas sont en profond désaccord sur l'échange des otages israéliens et des prisonniers palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré le 17 février qu'aucune autre négociation n'aurait lieu tant que le Hamas n'aurait pas modifié ses exigences. 

"Ces négociations requièrent une position ferme. Je tiens à dire aux citoyens israéliens que jusqu'à présent, les exigences du Hamas sont fantaisistes. Ils cherchent à vaincre Israël, et bien évidemment, nous ne pouvons pas accepter cela. Mais lorsque le Hamas renoncera à ces exigences, nous pourrons reprendre les négociations", a-t-il souligné.

Israël a affirmé qu'il ne fera aucune concession dans les négociations et s'oppose à la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien. Il a également refusé d'annuler le projet d'offensive militaire sur la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Parallèlement, l'administration américaine a menacé le 17 février de bloquer une nouvelle fois un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, rendant les efforts diplomatiques multilatéraux beaucoup plus difficiles.

Gaza sous la menace d’une crise humanitaire croissante

L'impasse diplomatique suscite des craintes au sein de la communauté internationale quant à une possible crise humanitaire dans la bande de Gaza dans les semaines à venir. De plus, le gouvernement israélien a annoncé le 19 février que son offensive contre la ville de Rafah débutera début mars si le Hamas ne libère pas tous les otages.

Adossée à la frontière avec l'Égypte, la ville de Rafah est fermée et abrite environ 1,4 million de Palestiniens, la grande majorité ayant été déplacée par le conflit et vivant dans des conditions désastreuses. Jusqu'à présent, quelque 30.000 Palestiniens ont perdu la vie dans les attaques israéliennes contre Gaza depuis le 7 octobre. Le conflit a également contraint 85% de la population de Gaza, soit environ 1,7 million de personnes, à quitter leurs foyers, et plus de 500.000 personnes sont plongées dans une grave famine.

S'exprimant le 16 février à Paris, après avoir discuté de la situation dans la bande de Gaza avec le roi de Jordanie, le président français Emmanuel Macron a averti qu'une attaque contre Rafah pourrait entraîner une catastrophe humanitaire sans précédent et qu'une attaque israélienne contre la ville de Rafah pourrait conduire à une catastrophe humanitaire inédite.

Outre le risque humanitaire, une attaque à grande échelle de l'armée israélienne contre Rafah pourrait probablement pousser des centaines de milliers de Palestiniens à fuir vers la péninsule égyptienne voisine du Sinaï en tant que réfugiés, créant ainsi une nouvelle crise pour l'Égypte. Le 18 février, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a averti que l'Égypte considérait cela comme une ligne rouge susceptible de provoquer l'effondrement des relations entre l'Égypte et Israël, poussant le conflit à s'étendre dans la région.

 

 

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