Le conflit syrien au coeur des discussions du G8

(VOVworld)- Le sommet du G8 s’est officiellement ouvert hier en Irlande du Nord, au Royaume Uni avec un ordre du jour très ambitieux: la relance de l’économie mondiale en récession. Mais ce sont les divergences entre la Russie et les Occidentaux concernant la livraison d’armes aux rebelles syriens qui ont sombré ce sommet.




Le conflit syrien au coeur des discussions du G8 - ảnh 1

(Photo : vnexpress.net)

Le G8 rassemble les 8 pays les plus démocratiques et industrialisés du monde: La France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume Uni, les Etats Unis, le Canada et la Russie. A l’ordre du jour cette année: la relance de l’économie mondiale. Dans ce domaine, le Royaume-Uni, pays hôte, souhaite en profiter pour appeler les autres pays membres à lutter plus efficacement contre les fraudes fiscales ainsi qu’à mettre en place des mesures de transparence commerciale.

Cependant, dès le premier jour du sommet, le conflit syrien a éclipsé tous les sujets économiques. Quelques jours avant le sommet, Russes et Occidentaux n’ont cessé de durcir le ton. La Maison Blanche a accusé Damas d’avoir franchi «une ligne rouge» en utilisant des armes chimiques. A la vue de ces derniers éléments, elle a donc décidé d’accorder son soutien à l’opposition syrienne, sans pour autant affirmer clairement qu’elle leur livrerait des armes. Néanmoins, les Etats-Unis maintiennent l’ordre de laisser des missiles Patriot et des avions de chasses F-16 en Jordanie après la fin des manoeuvres militaires conjointes alors que d’autres pays occidentaux réclament la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie. Toutes ces déclarations ont été rejetées par Moscou, soutien principal du régime de Damas. La Russie ironise sur les accusations de Washington concernant l'usage d'armes chimiques par le régime syrien; les comparant aux précédentes qui concernaient les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Lors de sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine en marge du sommet, le président américain Barack Obama a tenté de convaincre son homologue de faire venir le président syrien Bashar Al-Assad à la table des négociations. Le patron du Kremlin ne change pas son point de vue et réitère son soutien à Bashar Al-Assad. «Je pense que tout le monde sera d’accord sur le fait que ça ne vaut pas la peine de soutenir des personnes qui non seulement tuent leurs ennemis mais mangent aussi leurs organes en public et devant les caméras», a déclaré Vladimir Poutine, faisant référence à une vidéo diffusée en mai, montrant un rebelle syrien éviscérant un soldat d’Assad. Lors de sa rencontre avec le Premier ministre britanique David Cameron, le président russe a mis en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens en se réservant la possibilité de livrer des armes au régime de Bachar Al-Assad. «Nous continuerons de livrer des armes au gouvernement légitime de Syrie, conformément aux lois internationales», a précisé le président russe. Les analystes ne s’attendent pas qu’une solution emmane de ce sommet mais plutôt qu’une conférence de paix sur la Syrie ait lieu en juillet prochain. "Biensûr, nos opinions divergent, mais nous avons tous l'intention de mettre fin aux violences en Syrie", a souligné Vladimir Poutine "Nous sommes tombés d'accord pour encourager les différentes parties à venir la table des négociations", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, sur le terrain, la situation s’agrave de jour en jour. Selon les sources des services occidentaux de renseignement, l’Iran aurait l’intention d’envoyer 4000 soldats en Syrie pour soutenir Damas. Téhéran s’est dit prêt à collaborer avec le Hezbollah libanais pour aider Damas à reconquérir le Golan, occupé par Israel et entraine actuellement en Iran environ 5000 soldats dans ce but. La situation devient plus complexe alors que l’Occident soupçonne la RPD de Corée d’avoir aidé le régime de Bachar-Al Assad à fabriquer les armes chimiques. Pour le moment, ces informations ne sont pas confirmées mais le risque que la crise syrienne entraine une guerre dans la région est réel, ce qui aurait des conséquences graves dans tout le Moyen Orient.

Quoiqu’il en soit, la communauté internationale attend du sommet du G8 une prise de décision qui mettrait fin à plus de 2 ans de guerre civile ayant fait déjà plus de 93 mille victimes. 

Commentaires

Autres