Le dossier nucléaire iranien s’achemine vers un dénouement

(VOVworld) - Ce mardi, le 31 mars, c’est la date butoir pour parvenir à un accord sur les principaux paramètres du programme nucléaire iranien. Lundi, les négociations entre l’Iran et les grandes puissances se sont poursuivies dans une atmosphère fiévreuse à Lausanne, en Suisse. Des progrès ont été enregistrés laissant entendre qu’un compromis s’esquisse.

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Photo: AFP

Après un an et demi de discussions acharnées, les négociateurs sont déterminés à conclure un premier compromis, fondamental pour poursuivre les négociations jusqu'à un accord final d'ici au 30 juin.

Efforts déployés pour un dénouement

Les réunions se sont multipliées, lundi, dans les salons de l’hôtel Beau Rivage entre Mohammad Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien, et ses homologues du  P5 + 1. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a même annulé lundi ses activités à Boston pour rester à Lausane poursuivre ces négociations. Le négociateur en chef iranien Abbas Araghchi a déclaré : « Des solutions ont été trouvées sur de nombreuses questions. Nous travaillons encore sur deux ou trois points ».  

Mais de sérieux obstacles jalonnent encore la route d'un compromis.

L'un des plus épineux concerne la levée des sanctions liées à la prolifération nucléaire, prises par l'ONU en 2006, et que l'Iran voudrait voir levées en bloc et tout de suite après la conclusion d'un accord. Pour les pays occidentaux cela ne peut se faire que graduellement et en fonction du respect des engagements pris par l'Iran. Téhéran insiste aussi pour pouvoir faire de la recherche et du développement, afin notamment d'utiliser à terme des centrifugeuses plus modernes et plus puissantes pour enrichir l'uranium. Mais les pays occidentaux estiment que le développement de telles centrifugeuses permettra à l'Iran de réduire le "breakout", temps nécessaire afin d'avoir suffisamment d'uranium enrichi pour fabriquer une bombe atomique. De plus, l'Iran a catégoriquement démenti avoir accepté d'exporter tout ou partie de son stock d'uranium faiblement enrichi à l’étranger.

Parvenir à un accord est faisable.

Pour justifier une prolongation des tractations jusqu’à la fin juin, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, le principal acteur de ces pourparlers, avec son homologue iranien, ne peut pas retourner à Washington les mains vides. Pour convaincre un Congrès qui menace de faire dérailler le processus en adoptant de nouvelles rétorsions contre l’Iran, à partir de la mi-avril, M. Kerry doit pouvoir faire état d’avancées à Lausanne. De même pour M. Zarif, car les « durs » du régime de Téhéran, hostiles à tout rapprochement avec l’Occident, ne manqueront pas de dénoncer un « marché de dupes », si le négociateur iranien ne peut pas invoquer des concessions sur le dossier clé de la levée des sanctions.

Par ailleurs, selon les analystes, parvenir à un accord définitif profitera à toutes les parties intéressées. Pour l’Iran, cet accord lui permettra de développer son programme nucléaire civil conformément au Traité de non prolifération nucléaire. Les sanctions économiques contre lui seront levées graduellement. Pour les pays occidentaux, un tel accord leur ouvrira de nouvelles opportunités de coopération avec un pays riche en ressources naturelles, notamment en gaz. Les Etats-Unis pourront en tirer le plus de profit. Cet accord lui permettra de redorer son image au Moyen Orient et de  réduire les tensions avec le monde musulman. Au surplus, leur lutte menée avec d’autres pays occidentaux contre l’organisation de l’Etat islamique sera bénéficiera du soutien de Téhéran. Compte tenu des intérêts en jeu, les parties en présence pourraient accepter des concessions de dernière minute pour trouver un compromis./.

 

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