Le G77 plaide en faveur d’un nouvel ordre socioéconomique plus équitable

(VOVWORLD) - Le Sommet du groupe des pays en développement (G77) plus la Chine s’est tenu les 15 et 16 septembre derniers à La Havane, la capitale cubaine. Il y a beaucoup été question de science, de technologie et d’innovation en tant que nouveau moteur de développement, mais les participants ont également insisté sur la nécessité de réformer à fond l’architecture financière internationale pour la rendre plus inclusive et plus coordonnée.
Le G77 plaide en faveur d’un nouvel ordre socioéconomique plus équitable - ảnh 1Photo: Ding Haitao/Xinhua

Ce sommet du G77 + Chine s’est donc conclu sur l’adoption d’une déclaration, dite «de La Havane» en 46 points. La communauté internationale, les Nations Unies et les institutions financières internationales y sont appelées à faire en sorte que les pays du Sud puissent accéder aux progrès scientifiques et technologiques. Le Sud global plaide aussi pour un «nouvel ordre économique international» et «une société plus juste».

Réduire les inégalités d’accès aux progrès scientifico-technologiques…

Science, technologie et innovation… Ainsi s’articule le nouveau sésame des pays en développement. C’est en tout cas ce qui ressort des discussions du week-end dernier à La Havane, discussions au cours desquelles ces trois mots ont été maintes fois prononcés. Les pays participants estiment qu’il ne saurait y avoir d’inégalité dans l’accès aux progrès scientifiques et technologiques et ont décidé de le rappeler à la face du monde…      

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a rappelé que selon les données des Nations Unies, dix des économies qui passent pour être les plus avancées en matière de technologies monopolisent, à elles seules, 90% des brevets mondiaux et 70% du total des exportations qui leur sont associées. Aussi le dirigeant cubain a-t-il appelé les pays du G77 à se battre pour rétablir un certain équilibre et faire en sorte qu’il y ait un réel partage des richesses et a fortiori des technologies.  

«Nous devons lutter pour le droit au développement car c’est aussi le droit à la survie. Tous les pays doivent être sur un pied d’égalité pour participer à la révolution scientifique et technologique», a-t-il déclaré. 

Le G77 plaide en faveur d’un nouvel ordre socioéconomique plus équitable - ảnh 2Le président cubain, Miguel Diaz-Canel. Photo: Joaquin Hernandez/Xinhua

Cet appel du président cubain a trouvé un très large écho au sein du G77. Lula da Silva, l’homologue brésilien de Miguel Diaz-Canel, a d’ailleurs annoncé que lorsque le Brésil assumerait la présidence du G20, c’est-à-dire en 2024, il  proposerait la création de groupes de travail sur la science, la technologie et l’innovation afin défendre les intérêts des pays en développement dans ce domaine.

Cette déclaration de La Havane acte une certaine prise de conscience quant à l’importance du développement de la science, de la technologie et de l’innovation pour le développement tout court. Les pays du G77 s’y engagent à renforcer la coopération Nord-Sud dans le financement du développement, à intensifier la coopération Sud-Sud, mais aussi à promouvoir de nouveaux mécanismes de coopération.

Il a aussi été décidé que le 16 septembre, jour anniversaire de cette déclaration, serait désormais la «Journée de la science, de la technologie et de l’innovation des pays du Sud».

… et établir un nouvel ordre plus juste

Les pays du G77 ne se sont pas contentés de parler science, technologie et innovation. Ils se sont également prononcés avec force en faveur d’une gouvernance mondiale plus équitable.  

La pandémie aura eu ceci de particulier qu’elle a permis de mettre au grand jour un certain nombre d’inégalités. Sur la question de l’accès aux vaccins, notamment, la situation s’est révélée préoccupante, les neuf dixièmes des doses disponibles étant entre les mains d’une petite dizaine de pays, a fait observer le président argentin, Alberto Fernandez.

Les présidents palestinien Mahmoud Abbas et colombien Gustavo Petro ont, de leur côté, pointé du doigt la géométrie variable des grandes puissances dans la résolution des conflits qui agitent le monde, et demandé à l’ONU d’accorder plus d’importance aux voix des pays du Sud. 
Le G77 plaide en faveur d’un nouvel ordre socioéconomique plus équitable - ảnh 3Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Photo: Joaquin Hernandez/Xinhua

Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est prononcé pour un monde «plus représentatif et qui réponde mieux aux  besoins des économies en développement», relevant que ces pays étaient «piégés dans un enchevêtrement de crises mondiales». 

«Les pays en développement sont aujourd'hui confrontés à une myriade de crises, avec l'augmentation de la pauvreté et de la faim, la flambée des prix, la montée en flèche de la dette et l'aggravation des catastrophes climatiques... Les systèmes et les cadres mondiaux ont échoué. La conclusion est claire: le monde laisse tomber les pays en développement», a-t-il notamment déploré.

Dans un communiqué officiel publié après la séance de clôture du sommet, le pays hôte, Cuba, a fait savoir que le président Miguel Diaz-Canel transmettrait le message du G77 à la 78e Assemblée générale des Nations Unies qui se déroule du 19 au 26 septembre à New-York. En tant que président tournant du G77, Cuba représente et protège les intérêts et les revendications légitimes du bloc, lors du dialogue de haut niveau sur le financement du développement, prévu pour ce mercredi 20 septembre, précise le communiqué.

Selon les observateurs, le fait que le sommet du G77 ait publié une déclaration forte quelques jours seulement avant l’Assemblée générale des Nations Unies montre la détermination des pays du Sud à renforcer leur rôle et leur position.

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